Paradoxalement à ces prises de risque et à ces attitudes mortifères, se dessine le goût de l'aventure. Les épreuves de raids de course à pied par exemple, font de plus en plus sensation. De ce fait, « les régions les plus difficiles d'approche deviennent les nouveaux stades de la modernité, là où l'homme sans qualité peut enfin « tutoyer » la légende, aller au bout de ses forces, jouer symboliquement son existence pour gagner enfin ce surcroît de sens qui rend la vie plus pleine » (D.Le Breton, Passions du risque, éditions Métaillié, Paris, 2002 .p.11). Risquer sa vie dans des aventures hors du commun est devenu ces dernières années complètement à la mode. D'autre part l'aventure est le moyen de ...
[...] La nouvelle aventure attire de plus en plus de classes moyennes. L'aventurier n'est donc plus une personne exceptionnelle puisque s'il sait attirer les sponsors et possède une bonne compétence sportive, il peut être un aventurier au même degré que le célèbre Nicolas Hulot. Par ailleurs, les stages de formation d'initiation à l'aventure sont devenus à la mode chez les cadres, les commerciaux Le sponsoring de ces nouveaux aventuriers est nécessaire pour construire le légendaire de l'action On constate que le nouvel aventurier est à la recherche du risque. [...]
[...] De ce fait les prises de risque qui permettent de solliciter la mort offrent à l'individu l'opportunité de s'interroger pour savoir si vivre a encore un sens. Les initiatives à dimension ordalique se développent à proportion de la prise d'ampleur du souci sécuritaire dans le champ social (D.Le Breton, Passions du risque, éditions Métaillié, Paris .p.63). Aujourd'hui, l'être recherche certaines valeurs en soi et non plus autour de lui, dans la société. La liberté de choix s'est accrue. Le problème réside dans la perte de repères, des contradictions qui l'accompagnent et qui amène l'individu à de l'incertitude. [...]
[...] Etapes principales et progression du raisonnement : Le Breton va réfléchir à travers cet ouvrage : Passions du risque à toutes les conduites ou les prises de risque qui entraînent un engagement physique voire même un jeu dangereux avec la mort. L'auteur souhaite comprendre la signification anthropologique de cette attraction irraisonnée vers les figures innombrables du risque, ( ) touchant en profondeur les jeunes générations, interpellant chaque acteur à un moment ou à un autre, ne serait-ce que par la fortune médiatique de la nouvelle aventure (D.Le Breton, Passions du risque, éditions Métaillié, Paris .p.10). Le Breton se réfère notamment à Caillois pour associer prise de risque et tentation du vertige. [...]
[...] Pourquoi prendre de tels risques ? Pourquoi tenter l'extrême au risque de provoquer la mort? En général, l'intention n'est nullement d'aller jusqu'à mourir, mais simplement de s'assurer de la valeur de l'existence en la mettant en danger, et, par là même lui donner du sens. L'adolescent, pour devenir adulte, sent la nécessité de vivre certaines expériences «extrêmes» pour s'éloigner de ses parents et acquérir sa propre identité. C'est aussi ce que décrit Claire Carrier dans L'adolescent champion, contrainte ou liberté. [...]
[...] Au début de Passions du risque, l'auteur fait référence à R.Caillois. Le Breton constate que la sollicitation du vertige conduit à de nombreuses actions comme la vitesse, le saut dans le vide L'individu souhaite s'éclater Toutefois selon Le Breton, les prises de risque fondées sur la tentation du vertige marquent en filigrane un jeu avec la mort où l'ordalie n'est jamais éloignée (D.Le Breton, Passions du risque, éditions Métaillié, Paris .p.23). R. Caillois distingue quatre types de jeux : hasard (alea), compétition (agôn), simulacre (mimicry) et vertige (ilinx). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture