Publié en 2012, Pour seul cortège est le septième roman de Laurent Gaudé, un livre palpitant qui s'inscrit dans le goût de l'épopée de l'auteur et renoue avec un thème qui lui est cher et qu'il a déjà développé au théâtre en 2002 avec Le tigre bleu de l'Euphrate : la mort d'Alexandre le Grand.
Mais, pour cet "homme qui ne sait pas mourir", pour utiliser les propos d'une des protagonistes, mourir n'est pas une mince affaire. C'est une sorte de défi ultime, que l'on retrouve dans le roman comme dans la pièce de théâtre, mais ici c'est aussi tout un empire qui s'effondre, des compagnons d'armes qui se déchirent. Ce n'est plus seulement un face à face avec la mort, ou plutôt il prend ici une autre dimension.
Résumé
Alexandre est à Babylone. Il a vaincu Darius, brûlé Persépolis. Il se prépare à se lancer désormais à la conquête de l'Inde mais alors qu'il célèbre ses victoires lors d'un banquet, il s'effondre.
Commence alors une longue lutte contre la mort pendant que les compagnons du Conquérant se préparent à une guerre de succession. Parmi ces hommes qui ont combattu côte à côte mais déchireront bientôt l'Empire, il y a Ptolémée, fondateur d'une nouvelle dynastie en Egypte, Perdiccas, son principal concurrent, Séleucos...
Mais le moribond n'a pas encore rendu son dernier souffle. Les filles de son ancien ennemi, Darius, l'entourent : Stateira qui porte l'enfant d'Alexandre et Dryptéis, naguère mariée à un des généraux de l'Empereur, qui a pris soin de protéger son fils avant de rejoindre Babylone.
Une voix s'élève aussi, celle d'Ericléops, fidèle entre les fidèles, parti informer le roi des Indes, du moins de ce territoire au-delà de l'Euphrate, arrosé par le Bengale, de l'arrivée prochaine d'Alexandre. Ericléops savait en partant que ce roi ne saurait tolérer pareille provocation et seule sa tête revient désormais vers Babylone... pour inciter pourtant à de nouvelles conquêtes (...)
[...] Alexandre est audace. Il est combat, conquête. Mais tout ce mouvement n'a de sens que s'il est rapporté, s'il en subsiste une mémoire. Mémoire Dryptéis est un des rares personnages à être présents dans tout le roman, comme Alexandre ou son esprit, et de façon plus intermittente Ericléops. Elle s'inscrit dans la continuité, dans les dernières volontés d'Alexandre, dans la mémoire de ses exploits et de ceux de ses derniers fidèles, Nactaba lui envoyant mentalement les images de l'ultime combat. [...]
[...] La rupture et la renonciation sont les conditions pour qu'une continuité puisse paradoxalement exister, que son enfant vive. Elle est femme, celle qui donne la vie et la préserve, celle qui porte aussi la mémoire au bout d'un long chemin qui n'est qu'une suite de renonciations. Dryptéis se sépare de son fils, se dépouille de son statut de princesse. Elle est prête aussi à renoncer à la vie. Après avoir offert à Alexandre le repos qu'il demandait et porté son corps loin des conflits et des divisions de ses anciens généraux, c'est vers son fils qu'elle retourne, en demandant préalablement à Nactaba de lui donner un puissant poison. [...]
[...] Ils viennent tous d'horizons différents. Af Ashra est celui dont les chants naguère envoûtaient Alexandre et parvenaient à le calmer. Nactaba est un magicien. C'est lui qui fait sortir tous les morts de l'armée d'Alexandre du néant où ils ont sombré pour un ultime combat, pour le royaume du Bengale. Ce n'est qu'illusion mais cela suffit à insuffler la peur à l'ennemi, à le lancer dans une bataille où il ne se serait sans doute pas engagé face à seulement cinq ou six cavaliers, y compris si l'un d'eux n'a plus de tête. [...]
[...] C'est une sorte de défi ultime, que l'on retrouve dans le roman comme dans la pièce de théâtre, mais ici c'est aussi tout un empire qui s'effondre, des compagnons d'armes qui se déchirent. Ce n'est plus seulement un face à face avec la mort, ou plutôt il prend ici une autre dimension. Résumé Alexandre est à Babylone. Il a vaincu Darius, brûlé Persépolis. Il se prépare à se lancer désormais à la conquête de l'Inde mais alors qu'il célèbre ses victoires lors d'un banquet, il s'effondre. Commence alors une longue lutte contre la mort pendant que les compagnons du Conquérant se préparent à une guerre de succession. [...]
[...] Ericléops savait en partant que ce roi ne saurait tolérer pareille provocation et seule sa tête revient désormais vers Babylone pour inciter pourtant à de nouvelles conquêtes. C'est tout Babylone qui défile au chevet de l'Empereur, les vivants comme les morts, à l'exemple de son ami Cleithos qu'il a tué dans un excès de colère. Sur les onze chapitres que compte le roman, la mort d'Alexandre en occupe quatre. Ensuite vient le temps des pleureuses et des premiers combats fratricides. Stateira est assassinée pour que son fils ne réclame pas un jour son héritage. [...]
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