- Juliet est né en septembre 1934 ; Lambeaux est publié en 1995.
- Juliet a mis plus de 12 ans pour rédiger Lambeaux, comme indiquent les dates mentionnées en fin d'ouvrage : 1983-1995. Explication de cette longue période de rédaction : l'écrivain brasse des souvenirs, des éléments de sa vie trop intimes et douloureux.
- Charles Juliet est issu d'un milieu très modeste ; à 3 mois, alors que sa mère est internée à l'hôpital psychiatrique pour tentative de suicide, il est placé dans une famille d'accueil
- L'ouvrage livre une réflexion saisissante et poignante sur le genre autobiographique, ses enjeux, ses vertiges, ses limites, ainsi qu'une réflexion, au-delà, sur les pouvoirs de l'écriture et la difficulté de l'expression (...)
[...] Mais toujours, inexorablement, la réalité la rattrape. Naissance d'une petite fille, suivie d'une nouvelle grossesse alors que celle-ci n'a que 3 mois, grossesse qui la désespère, tant elle redoute la dépression et l'épuisement qui suivront l'accouchement. Elle ne peut se résoudre à tuer l'enfant qu'elle porte en elle (p78) La veille de la Toussaint, un mois après la naissance de son 4e enfant (qui n'est autre que Juliet), elle tente de se suicider et s'ouvre les veines (p80) ; mais une voisine survient et stoppe l'hémorragie. [...]
[...] 1ère partie [axée sur la mère biologique] Enfance de la mère de Juliet. La mère de Juliet est l'aînée de la famille, et par conséquent doit s'occuper de ses sœurs et pour ainsi dire devenir comme une seconde mère pour elles. Vie difficile à la ferme. La neige, le froid apparaissent comme des leitmotivs dans tout l'ouvrage ; Presque toujours dans le froid, le brouillard et la neige (p13) Elle rêve souvent à son avenir, qui l'inquiète et l'obsède de plus en plus : Tu rêves, songes à ce que sera ta vie, cherches à imaginer ce monde dont tu souffres de ne rien savoir Ses journées sont littéralement remplies ; elle n'a aucun moment à elle, les tâches se suivent et s'enchaînent sans aucun répit ; de fait, sa seule fidèle compagne est : la fatigue, la fatigue, la fatigue martèle Juliet (p16) La jeune fille affiche un goût fort prononcé pour l'école, qui devient pour elle une sorte d'échappatoire rêvé qui lui permet d'élargir ses horizons (p16) : tu pénètres dans un monde autre, deviens une autre petite fille Elle voue une véritable vénération à son instituteur ; sa soif d'apprendre est énorme. [...]
[...] Pour la 1ère fois, il te vient le désir de mourir (p20) : de fait, à bien des reprises elle sera animée d'une envie de disparaître La jeune fille est animée d'une soif impressionnante de conquérir des moyens d'expression, moyens d'expression dont elle s'avère privée Apprendre. Dans l'unique but de savoir parler. Connaître le plus possible de mots et savoir dire aux autres ce qu'on est, ce qu'on ressent, comment on voit les choses. ; Un jour, posséder les mots, savoir dire ce que tu éprouves ( ) Les saisons tournoient, ce qui est là encore un leitmotiv un leitmotiv : les saisons, les années, le temps passent mais il ne se passe pas grand-chose dans sa vie p 23 : Puis l'automne. [...]
[...] Parler à l'âme de certains. ( ) Et en cherchant à apaiser sa détresse, peut-être adoucir d'autres détresses, d'autres solitudes. Juliet entreprend des études de médecine (p125), tout en refoulant les questions qui le tourmentent encore et encore ; il traverse des épisodes de mélancolie profonde, d'angoisse, de dépression (p126) Un jour, il décide de tout quitter pour se consacrer à l'écriture (p126). Parallèlement, il devient professeur de physique-chimie (p127) Les difficultés de l'écriture lui apparaissent bien vite douloureusement : Tu veux écrire. [...]
[...] Encore une heure. Encore un jour. (p60) Le désir de disparaître l'envahit : tu aspires seulement à t'étendre, te reposer, à dormir sans jamais avoir à te réveiller (p61) ; les journées se suivent et se ressemblent Un jour, elle rencontre le timide Antoine et a la surprise de s'entendre accepter de l'épouser sans même qu'il n'en formule explicitement la demande (p65) Ellipse : mariage. (p65) Même à son mari, elle ne peut révéler ses angoisses là encore, de douloureux problèmes de communication apparaissent, comme avec le père et le reste de la famille, si bien qu'elle apparaît comme une femme éminemment solitaire ; aussi se sent-elle profondément étrangère (p68- 69). [...]
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