L'origine du fossé séparant les classes sociales supérieures à celles défavorisées remonte aux années 60. En effet, on devenait ouvrier parce que notre père l'était; de nos jours on l'est parce que l'on a échoué. Ces enfants d'ouvriers, par leur environnement social et culturel, ne bénéficient pas de conditions idéales au développement de leur capital scolaire (...)
[...] FICHE DE LECTURE : LAHIRE, Bernard, Culture écrite et inégalités scolaires, Sociologie de “l'échec scolaire” à l'école primaire, Lyon, PUL pages. A. PRISE DE CONTACT AVEC L'OEUVRE 1. Bref résumé de l'étude: L'ouvrage met en évidence les rapports que les élèves du primaire, dit en échecs, entretiennent avec le langage parlé et écrit. A l'aide de tests réalisés en cours, d'entretiens avec les enseignants1 et de données socioculturelles, l'auteur brosse le stéréotype de l'élève en difficulté. Un décalage entre les attentes de l'instruction publique et ce que fourni l'enfant comme travail, apparaît. [...]
[...] Lahire constate que le notes des enfants issus de classes populaires, sont nettement moins bonnes que celles de classes “supérieures”. D'après lui, le problème réside dans la conception du langage qu'ont ces élèves. Ils ne le voient pas comme un moyen d'interagir avec le matériel didactique et les autres individus. Se rendre maître du langage, c'est se rendre maître des relations sociales qu'il (l'élève) permet d'établir et donc, d'une certaine façon, se rendre maître de ceux qui ne peuvent adopter la même attitude réflexive; apprendre toute innocence” le code, c'est se mettre objectivement en position de dominer ceux qui ne le possèdent pas. [...]
[...] Il aurait été intéressant de comparer ces données récoltées avec celles que l'on aurait pu faire dans les banlieues; ceci afin d'observer si les résultats sont similaires ou différents dûs à l'hétérogénéité de la population. Faire un état des lieux 10 ans après, aurait permis de vérifier si le décalage existant entre l'instruction publique et les formes d'expression de la rue, s'est agrandi ou au contraire a diminué. Suivre les élèves dans le temps aurait permis de connaître leur orientation professionnelle. [...]
[...] Ceci ne peut s'expliquer que si l'on fait l'hypothèse que, pour eux, le langage agit toujours à l'intérieure de situations dans lesquelles il n'apparaît pas comme tel et que, par conséquent, l'idée d'unités de sens, d'association entre un signifiant et un signifié n'a pour eux guère de sens. Ces élèves ne vivent pas socialement des situations qui nécessiteraient la prise de conscience répétée et fréquente des éléments du langage, ils ne vivent pas les mêmes jeux de langage ( . ) que ceux que suppose et développe l'école. L'insensibilité aux découpages “corrects” est un indice d'un rapport au langage et au monde, et non l'indice d'une mal-compréhension en soi. (p.111) 3. Quelques concepts B. Lahire fait appel au concept de domination (écrit sur oral) et de résistance. [...]
[...] En effet, on devenait ouvrier parce que notre père l'était; de nos jours on l'est parce que l'on a échoué. Ces enfants d'ouvriers, par leur environnement social et culturel, ne bénéficient pas de conditions idéales au développement de leur capital scolaire. Dès lors, B. Lahire se pose la question suivante: Existe-t-il un lien entre l'échec scolaire et un problème social particulier? En effet, comment expliquer que ce que l'enfant a appris dans son milieu social, ne soit pas reconnu au niveau scolaire? [...]
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