En lisant cette pièce, certains d'entre nous (ceux qui ont eu cours l'année passée avec M. Sarrazac) ont sans doute pensé à La demande d'emploi de Vinaver. On retrouve en effet dans Les Prétendants un même aspect de cacophonie : les dialogues s'entrecroisent, se recoupent, s'entremêlent.
Pourtant, à la différence de la pièce de Vinaver, nous ne trouvons pas de rupture chronologique dans Les Prétendants. La cacophonie, dans cette pièce, est cacophonie de conversations, qui ont lieu dans un même temps et un même espace (...)
[...] P.76, Louis dit Mais on devait voter, j'en suis certaine, on devait voter, ( ) On le comprend alors, l'action le débat ; le nouement et le dénouement) n'ont pas eu lieu et sont déjà derrière nous. Später veut prendre la parole (suite logique des discours), mais les personnages n'écoutent plus. Les personnages explicitent leur empressement à en finir : P.79. Nelly dit : Et c'est terminé, fini ? C'est fini ? Poitiers se voit même obligée d'interrompre le discours de Später. Elle essaie de retenir l'assistance : Attendez, mesdames et messieurs, encore un instant, s'il vous plaît. [...]
[...] Poitiers, à Mariani. ( ) D'une simple passion, d'un simple intérêt, on se retrouve investie d'une mission, et on finit par y consacrer une part importante de p.24. Hésitations langagières. Poitiers. ( ) Monsieur Raout est entouré, je crois qu'on peut le dire, sans flagornerie, n'est-ce pas, Paul ? vous n'allez pas dire le contraire vous n'êtes pas d'accord avec moi, monsieur Raout est entouré d'une excellente équipe, soudée, d'excellents professionnels, c'est ce que je veux dire. p.30 Retour sur un dire maladroit. [...]
[...] Ainsi, la première partie est censée raconter le début de l'histoire. Mais il n'y a pas de début, il n'y a que la fin. P.15. Nelly dit que Ripoix et elle sont comme deux pauvres qui ont peur, tellement peur ! de rater le début, de se faire remarquer, ou de se faire oublier. Nous trouvons dans cette réplique une hésitation entre le début et la fin : il s'agit d'arriver à l'heure pour le commencement, mais ce commencement constitue une fin et la peur réelle des personnages est de sombrer dans l'oubli. [...]
[...] On est comme sur un fil Tout au long de la pièce, le malaise est de plus en plus profond L'agacement du lecteur de plus en plus grand. Ce malaise est lié, en très grande partie, à ce mal du langage qui touche les personnages. Extraits choisis Ne plus vouloir parler et pourtant continuer. Mari de Brulat. Tu veux que je parte ? Je pars ? C'est ce que tu souhaites ? Tu souhaites de que je parte ? Drôle, cela. Tu me dis de partir, je pars. Est-ce que je pense autrement ? [...]
[...] Vous faites partie de la fête ? C'est très sympathique d'être venu. (Comédie des apparences) Soliveau, deux répliques plus loin, dit : Ripoix, lorsque je vous ai vu l'autre jour, vous n'avez pas jugé bon de me dire que c'était aujourd'hui le grand jour. (Sous-entendu) La conversation continue jusqu'à la page 34. P.37. Soliveau adresse la parole à Hélène. P.39. Debreuil arrive et Soliveau est le premier à lui adresser la parole. P.40. Poitiers exhorte son mari de s'occuper de Soliveau Occupe-t'en ! [...]
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