Daniel Lagache s'est très vite intéressé aux problèmes psychopathologiques. Sa triple formation et sa grande culture sont perceptibles dans les fondements qu'il donne à la psychologie clinique. Il a en effet envisagé la psychologie clinique comme une discipline autonome aussi théorique que pratique.
Pour lui, la psychologie clinique doit s'intéresser à l'homme in vivo, c'est-à-dire dans son environnement naturel, et elle aurait pour objet général "l'étude de la conduite humaine individuelle et de ses conditions, en un mot l'étude de la personne totale en situation" (...)
[...] Lagache débouche donc sur un point essentiel qui est l'appuie mutuelle que peuvent s'apporter ces deux approches. V. Actualité du texte aujourd'hui Cette situation de conflit entre cliniciens et expérimentalistes perdure encore aujourd'hui dans la plupart des universités françaises. On peut même dire que ce conflit constitue une des spécificités de la psychologie en France et le rappeler permet de comprendre les enjeux des rattachements institutionnels de la psychologie à l'université et au CNRS. L'unité de la psychologie semble donc pour certains touts autant problématiques qu'il y a cinquante ans. [...]
[...] Cet essor est attaché aux noms de Daniel Lagache et Juliette Favez Boutonier, tous les deux médecins psychanalystes et philosophes. C'est en 1947 qu'il y eut un tournant décisif dans la reconnaissance de la psychologie clinique puisqu'une commission de l'APA proposa une série de recommandation pour cet enseignement : une année de stage, des cours de psychologie générale, de psychologie dynamique du comportement, de méthodes de diagnostic, de méthodes de recherche et de thérapie. La conférence de Lagache intitulé psychologie clinique et méthode clinique prononcée à la Sorbonne devant le groupe de l'évolution psychiatrique en 1949 est souvent présentée comme l'acte fondateur de la psychologie clinique en France. [...]
[...] Il met l'accent sur le fait que le terme de transfert est commun à la psychanalyse et à l'expérimentation. Il nous fait constater que les recherches qui ont été faites, avec des techniques différentes, sur des outils différents ont aboutit à des principes d'explication de la conduite quasiment identique. Lagache montre qu'il y a belle et bien des différences entre l'approche expérimentale et l'approche clinique notamment dans leurs origines, leurs préoccupations ou encore leurs méthodes de travail mais qu'il n'y a pas de différence en ce qui concerne l'objet de la psychologie et l'explication de la conduite. [...]
[...] Lagache s'intéressa par ailleurs à ce qu'il appelle la psychologie médicale, qui serait une psychologie qui prendrait en charge les personnes atteintes de maladies somatique et qui chercherait à comprendre les conséquences et les effets de la relation médecin-malade. C'est une psychologie qui chercherait à définir de façon différentielle des traits psychologiques spécifiques à une maladie somatique donnée, une psychologie qui permettrait d'évaluer le poids des croyances envers les prescriptions médicales et les consignes de prévention. Lagache va militer pour que cette psychologie médicale soit reconnue comme une sous discipline de la psychologie. [...]
[...] Dans la perspective de Lagache, on voit déjà les principales caractéristiques de la psychologie clinique actuelle. II. Contexte intellectuel et historique de l'époque Depuis la fin du XIXème siècle, la psychologie s'est éloignée de la philosophie pour se rapprocher de la physique et de la biologie, c'est à partir de ce moment là que la démarche clinique à pris de l'importance. Les principales racines de la psychologie clinique remontent à la fin du XIXème siècle, Janet, Freud et Pinel sont présentés comme les fondateurs de cette discipline, notamment car leurs travaux ont en commun de mettre l'accent sur l'intérêt d'une approche globale et singulière de l'individu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture