L'ouvrage que l'on se propose d'étudier est un ouvrage de Denis Lacorne paru en 1991, L'invention de la république, "Le modèle américain". Ici, le professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris se penche sur l'histoire du système politique américain. En effet, dans cet ouvrage philosophico-historique, Lacorne explique et commente comment ce système est devenu ce qu'il est et le met en rapport, par comparaison, avec le système français. Si l'opinion commune conçoit les Etats-Unis comme un pays dépourvu d'histoire, c'est une thèse antagoniste que défend ici l'auteur de manière méthodique et très documentée. Le problème est de savoir comment définir précisément le libéralisme américain et si la république n'est pas une démocratie, quel en est, en tous cas, le processus de démocratisation ?
Aujourd'hui, il est tout à fait courant de parler du triomphe du libéralisme américain en l'envisageant uniquement sous l'angle de la victoire. Et on oublie qu'avant son effectivité, des hommes ont pensé et inventé les formes modernes du libéralisme politique et la démocratie représentative. Un oubli dû au fait que l'on envisage les Etats-Unis comme un pays anhistorique, comme un pays qui serait moderne de manière innée. Or, et c'est ce que soutien Lacorne, le modèle américain est devenu ce qu'il est au sens où il n'est pas ainsi depuis la naissance des Etats-Unis. Bien au contraire, il est né d'autre chose que de lui-même. « Le modèle américain est un produit du Siècle des Lumières » et son texte fondateur est la Constitution de 1787. Il y a même plusieurs étapes qui ont permis au modèle américain d'être ce qu'il est aujourd'hui. D'abord, il faut savoir que ce système libéral américain n'a pas toujours été [...]
[...] L'unification de l'Empire américain était-elle possible ? Il s'agit là d'un projet ambitieux dans la mesure où il consiste d'une part à rédiger une nouvelle constitution mais aussi et surtout de faire admettre une centralisation du pouvoir tout en garantissant que les Etats ne perdront pas de leur souveraineté. Alors en 1777, le Congrès charge treize membres de rédiger des Articles qui fixeraient les pouvoirs de la Confédération et qui seraient ensuite ratifiés par les treize Etats membres. Mais dans cette Constitution confédérale, il n'est aucunement question de division du pouvoir. [...]
[...] Or, on sait bien, et Rousseau l'explique clairement, que pour être mise en application, elle requiert des conditions particulièrement exigeantes, sur lesquelles on ne s'attardera pas ici. En tous cas, ce principe de la représentation apparaît ici comme essentiel. Si chez les Anciens il ne s'agissait que d'un aspect de la démocratie parmi d'autres, il s'agit, pour les américains, d'un point central. En ce sens, le système politique américain n'est pas une pure démocratie c'est une république c'est- à-dire un gouvernement dans lequel le dispositif de représentation existe. On peut alors se demander qui doit représenter ? [...]
[...] C'est ce vers quoi il faut tenter de se rapprocher le plus possible tout en sachant que l'atteindre n'est pas réellement possible. Une autre nouveauté dans la Constitution de 1787 relativement aux Articles de la Confédération, est le fédéralisme. Si d'un point de vue traditionnel, ‘‘fédéral'' signifie ‘‘confédéral'' au sens où la République fédérative est une convention par laquelle plusieurs corps politiques consentent à devenir citoyens d'un Etat plus grand qu'ils veulent former comme l'explique Montesquieu, ce n'est absolument pas dans cette acceptation qu'il faut entendre la construction fédérale américaine du XVIII° siècle. En réalité, celle-ci est plutôt difficile à définir. [...]
[...] Et l'avantage du fédéralisme, c'est qu'il permet la coexistence de deux systèmes économiques radicalement différents. Finalement et comme on l'a expliqué, la République américaine ne consiste pas en une pure démocratie mais en un régime de représentation limitée Si communément on considère les Etats-Unis comme un pays anhistorique, on voit que cette idée est parfaitement réfutée par Lacorne dans cet ouvrage, alors qu'il met en avant aussi bien les événements que les personnages historiques qui ont permis à cet Etat d'être une République. [...]
[...] Les Etats conservent certains droits seulement. Après quatre mois de délibération, on annonce au public, le 17 septembre 1787, le passage d'une Constitution confédérale à une Constitution fédérale plus centralisée, disposant de ressources réelles et capable d'intervenir de façon coercitive contre les Etats. Cette Constitution établit finalement un gouvernement national et l'originalité réside dans le fait que ce système développe un nouveau type de souveraineté composite : il y a le gouvernement fédéral et le gouvernement des Etats fédérés. Une notion fondamentale dans ce système est la souveraineté populaire. [...]
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