Cette très longue lettre marque la victoire de Valmont sur la Présidente. On remarquera que le ton de cette lettre est confiant et même condescendant. Les deux premiers paragraphes de cette lettre font office de monologue délibératif, Valmont tente de se convaincre qu'il n'est pas amoureux de Tourvel ("idée puérile", "passion pusillanime", "illusion passagère") et qu'il est un homme de "principes".
La Présidente se distingue de toutes les femmes que Valmont a connues avant par sa résistance et ses principes religieux. Cette lettre est marquée par le champ lexical de la guerre où Valmont devient général à l'imparable tactique militaire ("triomphe", "victoire", "gloire"). Il est étrange que Valmont se découvre autant, disant à la Marquise qu'il est rassuré par l'idée de n'être pas "l'esclave" de celle qu'il croyait dominer, mais juste un homme grisé par la victoire. Où est passé le conquérant libertin ? (...)
[...] La dernière partie de la lettre, évoque les malheurs causés par une seule liaison dangereuse : quelles sont donc ces liaisons en question ?nous avons successivement la relation entre Danceny et Cécile, amour de jeunesse ; celle entre Merteuil et Valmont, amoureuse avant mais maintenant rapport de force entre les deux libertins ; la relation passionnelle et interdite entre Tourvel et Valmont qui causera la perte des deux amants ; le mariage arrangé entre Gercourt et Cécile et se basant sur les bons partis ; la relation improbable entre Danceny et la Marquise ; le libertinage de Valmont avec Emily ; la tromperie de la Marquise avec Prévan ; la question de l'amour marital à travers les personnages de Tourvel et Merteuil. Volanges se désole d'avoir réalisé si tard les dangers que couraient sa fille. Le recueil se ferme donc sur un autre silence : la résignation d'une mère. Résumé général de la Quatrième partie : Le rythme de cette quatrième partie est très rapide : elle s'ouvre sur la reddition de la Présidente qui va bien évidemment causer la jalousie de la Marquise qui, en rédigeant plus tard la lettre de rupture lancera la fatalité tragique. [...]
[...] Lettre CLXXII (Madame de Rosemonde à Madame de Volanges) p 448 - Cette lettre confirme simplement à Volanges que les racontars sur Madame de Merteuil sont encore en deçà de la vérité et elle lui conjure de ne pas demander à sa fille les raisons de sa conversion et de briser la promesse faite à Gercourt. Elle ne veut pas évoquer les événements qu'elle a appris dans les lettres et ne révèle même pas à Volanges qu'elle a en sa possession la preuve écrite de tous leurs malheurs. Pourquoi veut-elle ainsi enfouir la vérité ? [...]
[...] Il n'y est plus question de retenue mais de faire le bonheur de Valmont, comme elle ne cesse de le répéter, jusqu'à une soumission complète. Remarquons qu'elle est tiraillée entre sa félicitée et de cruelles angoisses et que, paradoxalement, elle évoque la Raison qui la pousse à lui écrire. Son amour n'est donc plus considéré comme une passion irrationnelle. Très lyrique, cette lettre est rédigée avec spontanéité. Elle semble démunie sans que je puisse ni l'expliquer, ni le concevoir face à cet amour nouveau qui la tourmente et l'emplit de joie. [...]
[...] On pourra s'attarder sur le contenu du discours de Valmont, larmoyant et pathétique, esclave de la volonté de la Présidente. De nombreuses apartés ponctuent le récit, Valmont se flattant d'être Turenne, général de Louis XIII et Louis XIV, Frédéric (sans doute Frédéric II de Prusse, despote éclairé) mais craignant d'être le général carthaginois Hannibal, pris dans les délices de Capoue. Valmont parvient finalement à posséder la Présidente en lui évoquant cet incroyable bonheur qu'elle lui procure et c'est bien l'acceptation de la relation sexuelle qui marque l'ultime reddition de la jeune femme. [...]
[...] Dès demain, il ira y mettre fin. Remarquons que le jeune homme s'est rapidement déculpabilisé, parlant de torts partagés évoquant l'aveuglement, et qu'ici il trace une ligne nette entre amour et amitié. Lettre CLVIII (Le Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil) A son réveil p 424 - Cette lettre sarcastique s'ouvre sur une touche d'ironie, Valmont sachant pertinemment que Danceny n'était pas avec la Marquise la nuit dernière. Il flatte le Chevalier au détriment de la Marquise, puisque cet amour cette constance et délicatesse qui le caractérisent sont tout entier tournés vers Cécile. [...]
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