Pierre Drieu la Rochelle a ce talent de pouvoir plonger son lecteur dans l'esprit d'une époque et lire Gilles, c'est s'offrir un retour dans la France de l'entre deux guerres. De la fin du premier conflit mondial aux affrontements de la guerre d'Espagne, Drieu la Rochelle sait peindre une société dans ses moindres composantes sociales, intellectuelles et culturelles. On peut d'ailleurs faire correspondre le découpage du récit et des "moments d'histoire" (...)
[...] De retour au front, il tombe amoureux d'une infirmière, Alice, ce qui accélère l'inexorable échec de son mariage. Dans la seconde partie, l'Elysée, on découvre les difficultés de Gilles à s'adapter à sa vie au sein de la bourgeoisie parisienne des années 20, ce monde délabré où il languissait fébrilement depuis son retour de la guerre Comme c'est le cas pour tous les autres poilus, l'expérience de la guerre demeure un traumatisme déterminant dans le parcours du jeune homme. Gilles a divorcé de Myriam et semble avoir trouvé le bonheur avec Dora, une américaine. [...]
[...] Gilles Pierre Drieu La Rochelle. Pierre Drieu la Rochelle a ce talent de pouvoir plonger son lecteur dans l'esprit d'une époque et lire Gilles, c'est s'offrir un retour dans la France de l'entre deux guerres. De la fin du premier conflit mondial aux affrontements de la guerre d'Espagne, Drieu la Rochelle sait peindre une société dans ses moindres composantes sociales, intellectuelles et culturelles. On peut d'ailleurs faire correspondre le découpage du récit et des moments d'histoire Ainsi, la première partie de l'ouvrage, la Permission, correspond au retour du front du personnage principal, Gilles Gambier. [...]
[...] Cet espoir va trouver son paroxysme dans la journée du 06 février 1934, dont Drieu La Rochelle offre un récit très détaillé. Gilles est d'abord porté par l'immense espoir de voir le régime renversé alors que marchent ensemble les communistes et les nationalistes. Il tente de convaincre son ami Clérences de profiter de cette aubaine et de rassembler derrière son nom l'ensemble de ces forces le mélange détonnant des ardeurs de France Le refus de celui-ci et l'échec de cette journée correspond à la fin des espoirs de Gilles. [...]
[...] Les juifs apparaissent comme étant à la fois les responsables et les profiteurs de la décadence française. Cette haine des juifs revient très régulièrement, trop régulièrement pour que l'on puisse passer outre. On la retrouve dans la plupart des attaques contre le monde moderne puisque l'un est l'autre sont intimement liés : Moi, je ne peux pas supporter les juifs, parce qu'ils sont par excellence le monde moderne Tous les personnages juifs du roman incarnent ces préjugés : Myriam l'intellectuelle rationnelle sans instinct, qui ignorait toute expérience physique ou encore Cohen qui alors qu'ils risquent de s'écraser, se retrouve impuissant avec sa monnaie de papier Si Gilles permet d'être absorbé dans l'esprit d'une époque, côtoyer avec une telle intimité l'expression d'une pensée aussi périlleuse n'est pas à la portée de tout le monde. [...]
[...] Quant au groupe Révolte, il finit par s'en séparer, déçu notamment par l'échec cuisant d'un complot mené contre le Président de la République. La troisième partie du roman, l'Apocalypse, se déroule dans les aux années 30. Gilles commence par démissionner de son emploi au quai d'Orsay et se retire ensuite en Algérie. Il se rend dans le désert afin de retrouver une solitude bienfaitrice, loin des affres d'une civilisation qu'il juge décadente. Il rencontre une nouvelle femme, Pauline, avec qui il revient à Paris et retrouve un certain goût de vivre grâce à la simplicité de leur existence. [...]
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