Le récit est dramatisé, on attend le nom du fléau qui touche le royaume des animaux : "Un mal qui répand la terreur" est une allusion à Oedipe roi de Sophocle (mauvais comportement des Hommes qui entraîne des châtiments avec la nécessité d'une victime expiatoire).
Le mal est enfin nommé dans un alexandrin, ce qui déséquilibre les vers et met en valeur "la peste". La peste est le sujet d'un verbe qui est attendu encore plus longtemps (il est un vers plus loin) (...)
[...] manger moutons, canaille, sotte espèce. Est-ce un pêché? Non, non. Vous leur fîtes, Seigneur, En les croquant, beaucoup d'honneur; Et quant au berger, l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux, Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire.» Ainsi dit le renard; et flatteurs d'applaudir. On n'osa trop approfondir Du tigre, ni de l'ours, ni des autres puissances, Les moins pardonnables offenses: Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun, étaient de petits saints. [...]
[...] C'est une leçon politique très pessimiste. Il faut savoir comment fonctionne la société pour s'en sortir La Fontaine montre comment le pouvoir engendre l'hypocrisie et donne pour synonyme à innocence faiblesse. C'est une moralité pastiche dont la longueur est ridicule par rapport à celle du récit. Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom), Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre. [...]
[...] Le rejet de Seigneur ne rappelle aux autres animaux que le roi ne fait pas parti de peuple. Le renard va se livrer à un excès de flatterie. Il transforme la gloutonnerie du lion en petit pécher de gourmandise croqué Il dégrade les victimes les moutons deviennent des canailles et le berger est digne de tous maux Le crime du lion est donc une faveur royale et même une vertu. Le rythme ensuite s'accélère, les animaux défilent dans l'ordre hiérarchique (carnivores, puis herbivores). [...]
[...] L'accumulation de digression et la lenteur de son propos montre que l'âne a du mal à se trouver un véritable crime Il se condamne lui-même en ajoutant des détails comme un pré de moines passant La sentence (vers 55 à 62) Le loup condamne l'âne est on sent tout de même un pointe d'ironie face au crime qui n'en est pas un. Le sort de l'âne est bien vite réglé. Les termes on le lui fit bien voir édulcorent la vérité. Il n'y a aucune compassion pour la victime, l'âne est trop bête, il n'a rien compris, il est donc condamner pour sa bêtise. La moralité (vers 63 et 64) La moralité n'est qu'une constatation, on ne peut en tirer aucun enseignement et aucune ligne de conduite. [...]
[...] Le discours du lion est le plus long, il est au style direct. Composé d'alexandrin et d'octosyllabe, il contient beaucoup de diérèses et ces deux éléments lui donnent plus d'emphase. C'est un model de duplicité, il a l'air soucieux du bien être de son peuple, il pèse ses mots, prend des précaution, il s'associe à ses sujets devant la gravité du fléau Mes chers amis (mis en valeur en fin de vers, rejet), nous, notre Il parait dans de très bonne disposition, cependant le passage de l'alexandrin à l'octosyllabe fait ressortir les ordres royaux (durcissement) Que le plus coupable périsse et le nous disparaît Le vers 30 Je me dévouerai donc, s'il le faut: mais je pense est caractéristique d'une résolution héroïque, mais le s'il le faut met en garde les courtisant du caractère hypothétique de cette proposition. [...]
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