Groupe et individu
Les héros de La Condition humaine mettent leur mort au service d'une grande cause qui a une dimension collective. Leur action doit s'intégrer à celle du groupe. Ils n'existent pourtant pas moins en tant qu'individus.
L'individu se positionne contre le groupe lorsqu'il s'agit d'une opposition idéologique. Ainsi, Ferrai est seul dans la mesure où ses positions idéologiques sont contraires à celles des révolutionnaires. Mais le personnage de Ferrai éprouve plus un goût pour la domination qu'il n'est seul. Tchen, lui, est un révolutionnaire mais il s'oppose au groupe. Il souffre de l'incompréhension du groupe mais refuse d'être compris (« Gisors eut soudain l'impression de comprendre ; Tchen le sentit: Nong. Vous ne comprenez pas»). La vie solitaire de Tchen trouve son origine dans la différence par rapport à autrui qu'éprouve Tchen dans les premières pages du roman après avoir tué un homme. Ce meurtre commis par Tchen est perçu par les autres membres du groupe comme une simple mission devant servir la cause défendue. Il devient donc incapable de communiquer (« Il pouvait renseigner ces hommes mais il ne pourrait jamais s'expliquer »). Tchen n'a pas le sentiment d'avoir commis un acte révolutionnaire mais un sacrifice donc il n'a plus sa place dans le groupe (« Le monde qu'ils préparaient ensemble le condamnait, lui, Tchen, autant que celui de leurs ennemis »).
L'individu peut également être porté par le groupe dans la mesure où il s'unit à lui. Cela correspond au trajet d'Hemmerlich qui entre dans l'action à la suite du massacre de sa famille après avoir souffert de ne pas faire partie du groupe. Lorsque Hemmerlich combat au côté de Katow, ils sont unis dans l'action sans que des mots soient nécessaires pour communiquer (« Par des paroles, il ne pouvait presque rien, mais au-delà des paroles, il y avait ce qu'expriment des gestes, des regards, la seule présence... »). (...)
[...] Les communistes et les nationalistes préparent une insurrection contre le gouvernement. Le roman est divisé en sept parties qui relatent la préparation de l'insurrection, son déclenchement, son déroulement, son issue puis la vie des survivants. Le roman fait intervenir des personnages révolutionnaires qui participent à l'insurrection (Tchen, qui échouera dans la tentative d'assassinat de Chang-Kaï-Shek et qui y laissera sa vie, Kyo, organisateur de l'insurrection, Katow, révolutionnaire ancré dans le concret et qui attache un grand sens à la fraternité), un personnage contre- révolutionnaire (Ferrai, président du Consortium franco-asiatique, animé par une forte volonté de puissance), des personnages qui ne participent pas à l'insurrection mais qui sont des personnages importants du roman (Gisors, père de Kyo, considéré comme un sage, Clappique, mythomane qui ne vit que pour la satisfaction de ses sens et de sa vanité, Hemmelrich, qui participe à l'insurrection seulement après la mort de sa femme et de son enfant) et des femmes (dont la conception est très différente ; May est la femme de Kyo, médecin allemande, révolutionnaire engagée, elle lutte contre le sort réservé à la femme chinoise et Valérie est la maîtresse de Ferrai que ce dernier cherche à dominer, mais dont elle attend également de l'amour). [...]
[...] Il a également été Ministre de l'Information dans le gouvernement du Général de Gaulle en 1945 et Ministre d'État chargé des affaires culturelles de 1959 à 1969. Sa carrière politique n'a pas interrompu sa carrière littéraire puisqu'il a continué à publier des romans comme Les Noyers de l'Altenburg en 1948 ou encore ses Antimémoires en 1967. André Malraux est décédé en 1976. L'ouvrage L'action de La Condition humaine se déroule en 1927 à Shanghaï. L'économie de la région est laissée aux Occidentaux, ce que contestent le Kuomintang (parti nationaliste), dirigé par Chang-Kaï-Shek, et le Parti communiste chinois. [...]
[...] Tchen, lui, est un révolutionnaire mais il s'oppose au groupe. Il souffre de l'incompréhension du groupe mais refuse d'être compris Gisors eut soudain l'impression de comprendre ; Tchen le sentit: Nong. Vous ne comprenez pas»). La vie solitaire de Tchen trouve son origine dans la différence par rapport à autrui qu'éprouve Tchen dans les premières pages du roman après avoir tué un homme. Ce meurtre commis par Tchen est perçu par les autres membres du groupe comme une simple mission devant servir la cause défendue. [...]
[...] C'est l'art de la politique. Cet art doit s'apprendre tout comme les individus font l'apprentissage de la vie. Beaucoup de personnages de La Condition humaine seront broyés avant d'avoir achevé cet apprentissage. Ainsi, pour Gisors, Quand vraiment il est un homme, il n'est plus bon qu'à mourir Groupe et individu Les héros de La Condition humaine mettent leur mort au service d'une grande cause qui a une dimension collective. Leur action doit s'intégrer à celle du groupe. Ils n'existent pourtant pas moins en tant qu'individus. [...]
[...] Les questions abordées par Malraux dans La Condition humaine sont des questions qui se retrouvent dans toute l'œuvre littéraire de l'auteur. Les thèmes de l'homme face à la mort, du problème de l'existence du mal sur la terre, des rapports entre l'Orient et l'Occident sont relatives à la place de l'homme dans le monde, d'où le titre de La Condition humaine. Malraux s'interroge sur la manière de vivre en respectant sa dignité, en apprivoisant la souffrance, la mort, l'amour, la liberté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture