1. Biographie
Etienne de La Boétie naît à Sarlat en novembre 1530, dans un milieu bourgeois cultivé et éclairé ; il est encore enfant lorsque son père meurt. Il fait ses humanités classiques, se passionne pour l'Antiquité et la philologie, et commence à écrire des vers. Il part faire son droit à l'Université d'Orléans ; étudiant très brillant, il est admis au Parlement de Bordeaux en 1553 ; il y rencontrera Montaigne. Il confirme sa réputation de parfait humaniste, traduit Virgile et l'Arioste, Xénophon et Plutarque, admire Erasme. Il épouse la veuve du frère de Montaigne. Il oeuvre dans les négociations entre catholiques et protestants à partir de 1560. En 1563, il contracte la dysenterie, probablement à cause de la famine et de la peste qui se sont répandues dans la région. Il meurt en août à trente-deux ans.
2. Contexte de la rédaction du Discours
- Sous le règne de François Ier [1515-1547], le pouvoir royal se renforce aux dépens des seigneurs de province, et les premières bases de l'absolutisme sont jetées. Le problème du politique est en vogue depuis la remise à l'honneur au début du siècle des oeuvres d'Aristote, et la publication de celles de Machiavel, de More, à la suite d'Erasme. En 1548, des émeutes éclatent au sujet de contrebandiers de sel (conséquence de l'extension de la gabelle décidée en 1542) : c'est la révolte des Pitauds. Bordeaux est alors en proie aux troubles (20 officiers gabelleurs ont été tués), et Anne de Montmorency, bras droit du roi, réprime violemment la jacquerie : la ville perd temporairement ses privilèges, 1 401 personnes sont exécutées (...)
[...] Le problème religieux et la grande agitation politique qu'il suscite firent renoncer Montaigne à son projet de placer le Discours de son meilleur ami au cœur des Essais ; la récupération protestante n'a pu que renforcer sa résignation à ne pas passer pour un calviniste Restitution de la composition du Discours Comment les peuples peuvent-ils se trouver en état de servitude ? Esquisse anthropologique : qu'est-ce que la nature humaine ? L'homme n'est pas tout ce qu'il est dès sa nature originelle : la formation de chacun entraîne des différences Par nature, l'homme est raisonnable ; la raison est universelle La liberté est dans la nature de l'homme Quelles sont les causes de la servitude ? Les peuples se laissent soumettre Il y a dénaturation de ceux qui gouvernent : les tyrans Quels sont les effets de la servitude volontaire ? [...]
[...] Ces références concernent la littérature comme l'histoire, celles de Sparte, d'Athènes, de Rome. - Les références à la littérature italienne, avec Pétrarque et l'Arioste, eux-mêmes nourris par l'Antiquité ; cette littérature constitue un apport essentiel à la Renaissance française. - Les références aux admirateurs de l'Antiquité, contemporains de La Boétie, et construisant comme lui le mouvement humaniste : Ronsard, du Baïf, du Bellay, poètes de La Pléiade. - Une rhétorique largement nourrie par celle des grands orateurs, notamment Cicéron. Le souci de l'homme : - Un amour de l'être humain : La Boétie fait de la liberté l'essence même de l'homme, et de la sauvegarde de la liberté une vertu qui fait aussi la grandeur de celui-ci. [...]
[...] Le Discours de la servitude volontaire de La Boétie (1548) Contextualisation et composition 1. Biographie Etienne de La Boétie naît à Sarlat en novembre 1530, dans un milieu bourgeois cultivé et éclairé ; il est encore enfant lorsque son père meurt. Il fait ses humanités classiques, se passionne pour l'Antiquité et la philologie, et commence à écrire des vers. Il part faire son droit à l'Université d'Orléans ; étudiant très brillant, il est admis au Parlement de Bordeaux en 1553 ; il y rencontrera Montaigne. [...]
[...] En 1563, il contracte la dysenterie, probablement à cause de la famine et de la peste qui se sont répandues dans la région. Il meurt en août à trente-deux ans Contexte de la rédaction du Discours Sous le règne de François Ier [1515-1547], le pouvoir royal se renforce aux dépens des seigneurs de province, et les premières bases de l'absolutisme sont jetées. Le problème du politique est en vogue depuis la remise à l'honneur au début du siècle des œuvres d'Aristote, et la publication de celles de Machiavel, de More, à la suite d'Erasme. [...]
[...] Ce qui porte atteinte à l'intégrité de l'homme doit être rejeté, par exemple la tyrannie. Par ailleurs, la formation des hommes les rend différents les uns des autres : l'idée de perfectibilité, présente chez Erasme On ne naît pas homme, on le devient conduit à s'interroger sur l'éducation et l'apprentissage de la réflexion critique, perçues comme essentiels. - Cet amour exige une pensée qui dépasse les dogmes, notamment hérités du Moyen-âge, et qui se fasse elle-même en liberté. La fin du Discours propose d'ailleurs un affranchissement de la pensée politique par rapport à la théologie : idée d'un contrat au fondement de l'autorité, rareté des références à Dieu dont 3 relèvent surtout de l'exclamation). [...]
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