C'est au cours de cette troisième et dernière séquence narrative que vont apparaître les traits les plus frappants d'appartenance au conte. A cet instant, le marchand a deux solutions qui s'offrent à lui : soit il revient pour mourir, soit il envoie l'une de ses filles à sa place.
La Belle, ne voulant pas subir la perte de son père, préfère se jeter dans les griffes de la Bête. Trois mois plus tard, la Belle s'en va donc pour le château de la Bête. Cet évènement constitue l'un des traits caractéristiques du conte : en effet, le héros quitte sa maison, comme peuvent le faire respectivement Hansel et Gretel ou Le petit chaperon rouge. Après avoir affirmé à la Bête qu'elle est venue dans son château « de bon coeur », elle y est traitée comme une reine. Chaque soir, la Bête lui demande de l'épouser. Peu à peu, la Belle commence à attendre ces rencontres vespérales mais refuse toujours la proposition de la Bête, ce qui conduit cette dernière à lui demander au moins de ne jamais le quitter. La Belle, qui trouve la Bête laide mais bonne, le promet et la Bête lui donne la permission de rendre visite à son
père une dernière fois. En effet, la Belle apprend qu'elle manque beaucoup à son père grâce au reflet renvoyé par le miroir magique dont cette dernière dispose. Cependant, si la Belle reste plus d'une semaine
auprès de son père, la Bête jure de se donner la mort. Durant la visite, la Belle se rend compte de ses sentiments envers la Bête, mais ses soeurs jalouses la persuadent de rester plus longtemps. La Belle se résout finalement à retourner voir la Bête, qui, dans son château, est sur le point de rendre l'âme. « Elle trouva la pauvre Bête étendue sans connaissance, et elle crut qu'elle était morte. [...] La Bête ouvrit les yeux, et dit à la Belle : « Vous avez oublié votre promesse : le chagrin de vous avoir perdue m'a fait résoudre à me laisser mourir de faim ; mais je meurs content, puisque j'ai le plaisir de vous revoir encore une fois. »
A cet instant, tout semble perdu, jusqu'à ce qu'intervienne l'élément de résolution (...)
[...] Je vous remercie, madame la fée, tout haut, d'avoir eu la bonté de penser à mon déjeuner. Le bonhomme, après avoir pris son chocolat, sortit pour aller chercher son cheval, et comme il passait sous un berceau de roses, il se souvint que la Belle lui en avait demandé, et cueillit une branche, où il y en avait plusieurs. En même temps, il entendit un grand bruit, et vit venir à lui une bête si horrible, qu'il fut tout prêt de s'évanouir. [...]
[...] Le soir, comme elle allait se mettre à table, elle entendit le bruit que faisait la Bête, et ne put s'empêcher de frémir. La Belle, lui dit ce monstre, voulez-‐vous bien que je vous voie souper ? Vous êtes le maître, répondit la Belle, en tremblant. Non, répondit la Bête, il n'y a ici de maîtresse que vous. Vous n'avez qu'à me dire de m'en aller, si je vous ennuie ; je sortirai tout de suite. Dites-‐moi, pas que vous me trouvez bien laid ? [...]
[...] Les sœurs de la Belle manquèrent mourir de douleur, quand elles la virent habillée comme une princesse, et plus belle que le jour. Elle eut beau les caresser, rien ne put étouffer leur jalousie, qui augmenta beaucoup, quand elle leur eut conté combien elle était heureuse. Ces deux jalouses descendirent dans le jardin, pour y pleurer tout à leur aise et elles se disaient, pourquoi cette petite créature est-‐elle plus heureuse que nous ? Ne sommes-‐nous pas plus aimables qu'elle ? [...]
[...] Les secondes sont la foi, l'espérance et la charité. La Belle se présente comme une fille tempérante qui agit toujours d'une manière raisonnable. On pourra remarquer sa tempérance lorsque son père retourne en ville : elle ne demande rien alors que ses sœurs veulent obtenir toutes sortes de choses. Finalement, pour ne pas paraitre vouloir seulement se distinguer de ses sœurs ainées, elle prie son père de lui rapporter une rose. Aussi, lorsque la Bête lui envoie un coffre rempli de belles robes lors de sa visite auprès de son père, elle choisit la moins riche de ces robes Elle se contente de peu, et lorsqu'elle décide de retourner chez la Bête, elle passe outre le fait que cette dernière ne soit ni belle ni intelligente. [...]
[...] Ce n'est donc qu'au mariage que la vie sexuelle devient acceptable Le thème du parcours suivi par une jeune fille Nous avons déjà remarqué que ce conte contient des connotations fortes à la sexualité qui s'éveille chez une jeune fille. Avant que cette jeune fille prenne conscience d'elle-‐même en tant que femme, elle doit parcourir une série d'épreuves. Au début du livre, on apprend qu'il y a beaucoup de gentilshommes qui voudraient épouser la Belle mais elle leur répond qu'elle est trop jeune et qu'elle veut encore rester avec son père. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture