La dramatisation résulte de l'impression de compte à rebours. L'essentiel du vocabulaire est axé sur le temps. Dès le titre, on le trouve représenté par un symbole évident, repris au vers 1 : "L'horloge". Le poème commence par un vers d'invocation dans lequel l'horloge est brutalement apostrophée. Cette attaque très forte est marquée par un cri initial : "Horloge" (...)
[...] Les uns expriment l'imminence du moment fatal Les vibrantes Douleurs [ . ] / Se planteront bientôt comme dans une cible (v. Tantôt sonnera l'heure (V.21), tantôt a ici le sens e bientôt du vers 4 auquel il fait écho. Les autres marquent la fin d'un sursis Il est trop tard (v.24). Les ruptures de rythme sont toujours fortement suggestives. Le rythme ternaire du dernier vers Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! [...]
[...] Baudelaire L'Horloge Introduction Charles Baudelaire (1821-1867) est considéré, avec Les Fleurs du Mal, comme le précurseur de la poésie moderne. Le temps est l'une des plus obsédantes composantes du spleen baudelairien. Il s'agit d'un sentiment profond de grande tristesse. Omniprésent, étouffant, le spleen se révèle douloureusement à chaque étape de la vie en y imposant un bilan désespérant. L'Horloge poème LXXXV de la section Spleen et Idéal clôt la longue série de poèmes consacrés au Temps : L'Ennemi Chant d'automne Spleen Le Goût du néant Il marque l'aboutissement d'un parcours qui sanctionne l'échec de l'Idéal et la victoire du Spleen. [...]
[...] L'allusion à la coulisse partie du théâtre située derrière la scène, nous révèle l'envers du décor : l'homme, un moment sur la scène, joue la comédie de la vie, puis retourne très vite à son véritable état : l'obscurité de la coulisse, c'est-à-dire les ténèbres, la mort. Le temps est en fait un symbole du drame dont l'homme est le théâtre. Son existence est condamnée à la fuite des plaisirs à la certitude de la souffrance, et jalonnée de fautes dont il ne se repent, lâchement, que vers la fin de sa vie (v.23) lorsqu'il n'a plus d'autres refuges. [...]
[...] Baudelaire renforce la magie incantatoire par l'emploi de vocables empruntés à différentes langues. L'accélération du temps provoque enfin un effet de dramatisation. Il s'exprime d'une façon précipitée : Rapide avec sa voix d'insecte (v.10-11). En partenariat avec www.bacfrancais.com Cette accélération du temps est aussi signalée par le leitmotiv Souviens-toi qui revient de plus en plus souvent. La répétition lancinante de Souviens-toi 10,13,17,19) résonne comme une parole magique propre à susciter l'attention et l'inquiétude du poète. Enfin, un vocabulaire propre à la tragédie classique, particulièrement perceptible dans une série d'épithètes traditionnelles, dites épithètes de nature (on appelle ainsi les épithètes qui qualifient traditionnellement un nom et qui l'accompagnent toujours, par exemple un roi tout-puissant : dieu sinistre divin Hasard (v.21), auguste Vertu (v.22). [...]
[...] L'essentiel du vocabulaire est axé sur le temps. Dès le titre, on le trouve représenté par un symbole évident, repris au vers 1 : L'horloge Le poème commence par un vers d'invocation dans lequel l'horloge est brutalement apostrophée. Cette attaque très forte est marquée par un cri initial : Horloge Le poète développe tout un champ lexical de l'horlogerie en passant en revue l'ensemble des instruments créés par l'Homme pour mesurer son temps : du cadran (répété aux vers 1 et il passe de l'horloge la plus primitive la clepsydre (vers 20). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture