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C'est la base de la majorité des pratiques de l'évaluation.
Dans ce paradigme, l'évaluation a trois caractéristiques :
- L'évaluation serait intuitive : sans objectifs définis, sans références des situations ni critères ni synthétisation des informations ou interprétation des résultats.
- Tout est lié à une personne : l'évaluateur légitime du fait qu'il a fait l'apprentissage, il connaît le mieux les performances de ses élèves.
- Mais c'est aussi déterminé par le contexte : il faut informer les parents, l'évaluation doit aussi situer l'élève par rapport aux autres enfants.
Pour répondre à cela on crée un système de notes qui donne une apparente objectivité. En plus, il n'y a pas besoin de consacrer beaucoup de temps à la préparation et c'est pratique. C'est le plus souvent sous forme d'évaluation sommative. Cela contribue à la certification de la réussite des élèves mais en premier l'évaluation répond surtout une fonction de gestion sociale : de classe (motivation, sanction), institutionnelle (l'enseignant est jugé), relationnelle avec les parents. Ici il s'agit de réalisme et d'utilité sociale.
Il se trouve que ce système est meilleur prêcheur que les résultats à des tests objectifs. Généralement les appréciations sont homogènes et concordantes car socialement déterminées. On distingue les élèves en réussite de ceux qui échouent. Et cela peut donner lieu à des pratiques correctrices.
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La première approche de ce paradigme est l'approche tylérienne : Tyler confronte performance et objectif fixé par les responsables des programmes. L'évaluation est sommative. Elle permet la certification et régule le processus de formation. Elle doit se constituer selon huit étapes : détermination des objectifs, catégorisation des objectifs, définition des objectifs en termes comportementaux, établissement des situations et conditions, explication des buts et fondements de la stratégie au personnel, choix et développement des techniques de mesure, collecte des données de performances, comparaison avec les objectifs.
La seconde approche est la pédagogie de la maitrise : Carroll a développé un modèle d'apprentissage dont le postulat de base dit que l'élève réussirait un apprentissage déterminé dans la mesure où il consacrerait le temps qui lui est nécessaire pour apprendre la tâche. On compare le temps réel consacré à la tâche par rapport au temps nécessaire pour apprendre. Ce temps dépend de plusieurs facteurs. Il faut préciser les résultats attendus à la fin d'un cours, préparer les études pour qu'ils entrent motivés dans la séquence, faire des rétroactions et démarches correctives, ne pas aller au-delà si l'acquis précédent n'est pas acquis (...)
[...] Toute évaluation comporte un jugement de valeur. Il faudrait s'appuyer sur des normes de jugements uniques. Pour cela, il faut récolter le plus objectivement possible les informations, les différentes normes de jugement, analyser la congruence, avoir une meilleure compréhension de la situation. Cette évaluation comporte trois composantes : décrire les fondements du programme de formation, remplir une matrice de description avec les intentions, les observations, les antécédents, les transactions, les résultats, et établir une matrice de jugements avec des critères. [...]
[...] Il suffit que l'école ignore les critères de jugement et les inégalités culturelles pour créer de l'inégalité légitime. L'évaluation contribue à fabriquer l'excellence en tant que représentation. Et il y a toujours un lien entre évaluations formelles et informelles : le maitre est influencé par les deux. L'évaluation tend à rendre plus visible certaines différences et en même temps on observe une certaine indifférence aux différences de par l'application d'un enseignement indifférencié. Le paradigme de l'évaluation centré sur les objectifs. [...]
[...] Le paradigme de l'évaluation centrée sur le consommateur. Selon Scriven, c'est l'évaluation des effets de la formation, les besoins des consommateurs. En même temps, c'est la nécessité de comprendre les effets de ce qui s'est passé dans la formation, comparer la valeur ou le mérite relatif des objets soumis à l'évaluation. C'est une méta-évaluation. On arrive au jugement de valeur par l'analyse des besoins réels des consommateurs qui fourniront des critères de ce jugement. Il y a deux types de clients : ceux qui recevront les personnes formées et les récipiendaires de la formation. [...]
[...] Il y a donc une responsabilité civile du formateur et de l'évaluateur. On voit ici le poids des référentiels à la base des paradigmes. On a aussi des conceptions de l'évaluation plus ou moins étroites. [...]
[...] Le second modèle est le modèle de l'évaluation au service d'une pédagogie de l'intégration, de Jean-Marie De Ketele. Il applique le précédent modèle au cadre plus restreint de l'école et en y intégrant le modèle d'une pédagogie de l'intégration. Toute évaluation menée a pour fonction de prendre une décision d'action. La première opération réside à poser la question de la fonction de l'évaluation. Puis il faut se poser la question des objectifs à évaluer. Cela peut être révélé en cours de route ou résulter d'ajustements. [...]
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