« Le joujou du pauvre » est un poème en prose écrit par Baudelaire dans les dernières années de sa vie, ce genre étant très prisé à la fin du XIXème siècle. Ce poème fut dans un premier temps publié dans la presse en 1862, sous le titre Petits Poèmes en prose, avant d'être intégré en 1869 dans un recueil de poème posthume à Beaudelaire auquel plusieurs intitulations ont été données; les plus importants ayant été Petits Poèmes en prose et Le Spleen de Paris. Baudelaire est mort en 1867, avant d'avoir eu le temps de classer les poèmes de ce recueil dans un ordre ou une classification précise, mais il a quand même précisé qu'« en somme, c'est encore les Fleurs du Mal, mais avec beaucoup de liberté et de détail et de raillerie. » On retrouve en effet cette liberté de la poésie dans « Le Joujou du Pauvre », poème à travers lequel Baudelaire cherche à mettre de côté les différences des classes sociales pour faire comprendre à ses lecteurs l'égalité des hommes, plus précisément celle des enfants dans ce contexte. Comment, à travers l'écriture d'un poème en prose, Baudelaire détruit-t-il les barrières des classes sociales pour montrer l'égalité des hommes ?
Pour répondre à cette question, nous tenterons, dans un premier temps, de comprendre comment l'auteur cherche, tout en prenant une certaine distance de l'action, à mettre en lumière la différence fondamentale ente ces deux enfants. Nous essayerons alors de mettre en évidence les enjeux de ce poème.
[...] Finalement, nous pouvons remarquer que les joujoux des enfants sont à l'image de leurs propriétaires : celui du riche est splendide l'enfant et son jouet sont même comparés puisque le jouet est aussi frais que son maître (l.6) ; et de l'autre côté, le jouet de l'enfant pauvre est un rat, animal reconnu pour être insalubre, sale et répugnant, comme l'est son maître sous la répugnante patine de la misère (l.12). Le lecteur comprend à travers ces oppositions, sans en connaître davantage sur les protagonistes du poème, qu'ils appartiennent à deux mondes entièrement distincts. Après avoir créé ces deux mondes entièrement opposés, le poète utilise l'émotion pour faire passer son message à travers son écrit. La scène décrite par Baudelaire est simple, familière, triviale et aucun acte héroïque n'y a lieu ; ce qui nous permet de confirmer qu'il s'agit un texte réaliste. [...]
[...] C'est pourquoi on peut dire que le poète est extérieur au récit, c'est un témoin des faits rendant le récit plus objectif et le racontant au passé. Pour cela, il s'exprime à travers un poème en prose comme nous le montre la division du récit en quatre paragraphes remplaçant les strophes de la poésie classique. De plus, on voit qu'il existe une harmonie particulière au sein de ce poème, que ce soit d'un point de vue rythmique ou d'un point de vue auditif : tout au long du poème, il semble que l'on puisse ressentir des phrases rythmiques d'environ quinze syllabes et un effet de rime est perceptible; par exemple, la plupart des verbes de ce texte sont à l'imparfait et riment entre eux, étant tous conjugués à la même personne, mais caractérisant deux mondes opposés. [...]
[...] Comment, à travers l'écriture d'un poème en prose, Baudelaire détruit-il les barrières des classes sociales pour montrer l'égalité des hommes ? Pour répondre à cette question, nous tenterons, dans un premier temps, de comprendre comment l'auteur cherche, tout en prenant une certaine distance de l'action, à mettre en lumière la différence fondamentale ente ces deux enfants. Nous essayerons alors de mettre en évidence les enjeux de ce poème. Le locuteur du Joujou du Pauvre n'est pas un personnage de l'action, il n'est pas impliqué dans celle-ci de manière directe et aucune marque de la première personne n'est visible de tout le long du texte. [...]
[...] Le joujou du pauvre de Baudelaire, extrait du recueil Petits Poèmes en prose Le texte Sur une route, derrière la grille d'un vaste jardin, au bout duquel apparaissait la blancheur d'un joli château frappé par le soleil, se tenait un enfant beau et frais, habillé de ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie. Le luxe, l'insouciance et le spectacle habituel de la richesse, rendent ces enfants-là si jolis, qu'on les croirait faits d'une autre pâte que les enfants de la médiocrité ou de la pauvreté. [...]
[...] Cette situation de l'enfant pauvre émeut le lecteur qui éprouve ainsi de la compassion pour lui, ce qui rend ce récit quelque peu pathétique. De plus, à travers la comparaison avec l'enfant riche, on réalise que ces deux enfants sont aussi beau l'un que l'autre du fait de leur innocence. Effectivement, malgré les oppositions majeures présentes dans les vies de ces deux enfants, le poète tient à montrer leur égalité. Cela se traduit dans un premier temps dans leur beauté commune, notamment celle que l'œil impartial (l.10) du poète découvre dans l'enfant pauvre. [...]
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