Né en 1908 au Canada, John Kenneth Galbraith est un libéral au sens anglo-saxon du terme, qui se convertit très tôt au keynésianisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a la responsabilité de l'Office des prix et du rationnement. Il est ensuite professeur à Princeton, puis à Harvard. Proche du président Kennedy, il est nommé ambassadeur en Inde. Du coup, Galbraith a été un des premiers à enseigner l'économie du développement (dès 1951). Mais ce sont surtout ses innombrables écrits, une quarantaine de livres et plus d'un millier d'articles, qui témoignent de sa réflexion permanente sur l'économie (...)
[...] L'argent, architecte de l'histoire : Galbraith analyse longuement le rôle de l'argent et son évolution à travers l'histoire, du Moyen Age à nos jours. De la création de la Banque d'Angleterre à l'abolition de l'étalon-or par le président Nixon en 1971, en passant par la crise de 1929 ou la conférence de Bretton Woods, Galbraith scrute tour à tour les aspects de la monnaie (billets émis, étalon-or, dollar l'inflation, le chômage et le cycle dans lequel elles tournent. La chute de chaque système étudié est due principalement à la cupidité des banquiers et à leur tendance à prêter plus qu'ils ne possèdent réellement. [...]
[...] Quelles conclusions tirer de ce manuel et de son auteur ? Premièrement, le monde change, en tous temps et en tous lieux. L'économie n'est pas une science mathématique qui cherche des lois immuables. Elle est politique, au sens noble du terme, puisqu'elle aide à la gestion de la cité dans un contexte technologique, humain, naturel qui est en mouvement perpétuel. Deuxièmement, le responsable politique doit prendre des décisions. Une décision erronée ne l'est jamais pour toujours ; on peut en changer. [...]
[...] En tant que porte-parole de la gauche radicale américaine, Galbraith s'est souvent attiré les foudres des libéraux et des partisans du libre échange. R. Solow ou M. Friedman lui reprochent son manque de réalisme et de preuve. Aussi, L'Argent demeure un livre recelant bien des vérités historiques et constitue un manuel essentiel pour la compréhension du système monétaire actuel. Mais si le style, le contenu théorique et la plume de J.K. Galbraith sont autant d'ingrédients qui rendent sa lecture plus accessible, la pauvreté de démonstrations scientifiques et d'analyses méthodiques s'y ressent indéniablement. [...]
[...] Ce que l'on perd du fait d'une décision retardée ne se rattrape jamais Ce qui incite à faire un certain parallèle avec les décisions qui doivent être prises durant la crise que nous vivons. A ce titre la lecture ou la relecture de Galbraith en ce moment s'avère très utile pour une meilleure compréhension des phénomènes que nous vivons. Ce contemporain de la crise de 1929, des accords de Bretton Woods, des chocs pétroliers en font un penseur pivot de l'économie politique actuelle. Et pour reprendre J.S. Mill qu'il a plusieurs fois cité : L'étude de l'économie politique est nécessaire à la compréhension des liens qui lient les nations. [...]
[...] Proche du président Kennedy, il est nommé ambassadeur en Inde. Du coup, Galbraith a été un des premiers à enseigner l'économie du développement (dès 1951). Mais ce sont surtout ses innombrables écrits, une quarantaine de livres et plus d'un millier d'articles, qui témoignent de sa réflexion permanente sur l'économie. Réflexion qui prend toute sa légitimité, malgré les critiques que nous évoquerons plus loin, dans les récompenses obtenues par Galbraith au cours de sa carrière : il est en effet un des rares à avoir reçu deux fois la Médaille pour la Liberté (l'une donnée par Truman en 1946 et l'autre par Clinton en 2000). [...]
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