Jane Austen dans son roman Pride and Prejudice plonge ses lecteurs dans un jeu complexe d'arabesques sociales qui conditionne les relations entre différentes classes ; l'aristocratie, la haute bourgeoisie et la classe moyenne de l'Angleterre au début du XIXe siècle y évoluent – microcosme où le décorum et la bienséance sont de mise pour servir des enjeux cruciaux, notamment celui de la place de l'individu et son évolution dans la société. Dans un monde où les jeux de cartes, prétextes au service d'enjeux quasi-vitaux, dissimulent plus que de simples divertissements et permettent aux protagonistes de s'adonner au jeu de la séduction entre autres, tout activité, toute parole, et tout regard deviennent sujet à suspicion de notre part à nous, lecteurs, qui devons alors décoder les jeux et enjeux qui restent dans le domaine du non-dit. Car c'est bien dans le non-dit que le jeu trouve sa place et sa raison d'être. En effet, Jane Austen nous dépeint une société asphyxiée par les manières, les préjugés et les secrets, où les personnages ne peuvent que difficilement révéler leurs pensées et doivent donc trouver des manières détournées de parvenir à leurs fins. Le jeu, sous toutes ses formes, prend alors toute sa dimension: langage substitué du non-dit. De manière plus visuelle, il est donné au spectateur du XXIe siècle de déchiffrer les gestes et expressions du visage des personnages du film de Joe Wright dans une mise en images particulière et moderne du roman de 1813.
L'enjeu, en ce qui nous concerne, sera d'analyser la place de ce thème duel jeux / enjeux dans la dimension universelle qu'a prise le roman Pride and Prejudice. Comment le spectateur et lecteur d'aujourd'hui trouvent-t-ils un intérêt à se laisser emmener dans une société révolue qui, aux premiers abords, n'a plus aucun rapport avec celle d'aujourd'hui? Qu'est-ce qui a permis au roman de traverser les âges en suscitant toujours le même intérêt? L'axe principal de notre étude s'articulera donc autour de la notion de subversion, qui va de pair avec celle du jeu, et qui peut être la clé de l'attrait soutenu pour cette œuvre. Nous nous attacherons dans un premier temps à analyser le parallèle entre la performance théâtrale des personnages du roman et le jeu d'acteur dans le film ; en d'autres termes, à l'étude d'une société dont les enjeux sont basés sur des jeux de rôles. Ensuite, nous nous pencherons sur les jeux d'écriture de la romancière au service du jeu de la séduction (des personnages mais aussi du lecteur) – ou comment amuser le lecteur / public – ainsi que la place qu'y trouve ce dernier. Nous réfléchirons enfin sur l'impact du roman à travers les siècles ainsi qu'aux enjeux parallèles pour une romancière du XIXe siècle et un réalisateur du XXIe.
[...] Liz et Darcy, par contre, le maîtrisent à merveille. Prenons l'un des premiers dialogues échangés entre Liz et Darcy à Netherfield, lorsque Jane est malade. Ils discutent à propos de la légitimité de l'humour chez une femme, et Liz, loin de rester dans le domaine du général, attaque Darcy : “Mr.Darcy is not to be laughed at ! That is an uncommon advantage, and uncommon I hope it will continue, for it would be a great loss to me to have many such acquaintance. [...]
[...] La scène où Liz fait part à Darcy et aux Gardener de la fuite amoureuse de Lydia est très représentative également ; elle entre puis sort de scène devant son public. Cette scène est à mettre en parallèle avec celle où Liz et Caroline Bingley se soumettent au regard d'un public masculin lorsqu'elles défilent dans le salon devant Bingley et Darcy. Le public dans les deux cas devient alors double : des spectateurs regardés par des spectateurs ; une mise en abîme qui sert le jeu de rôle et le jeu de la séduction. [...]
[...] Qu'est- ce qui a permis au roman de traverser les âges en suscitant toujours le même intérêt ? L'axe principal de notre étude s'articulera donc autour de la notion de subversion, qui va de pair avec celle du jeu, et qui peut être la clé de l'attrait soutenu pour cette œuvre. Nous nous attacherons dans un premier temps à analyser le parallèle entre la performance théâtrale des personnages du roman et le jeu d'acteur dans le film ; en d'autres termes, à l'étude d'une société dont les enjeux sont basés sur des jeux de rôles. [...]
[...] Le jeu, sous toutes ses formes, prend alors toute sa dimension : langage substitué du non-dit. De manière plus visuelle, il est donné au spectateur du XXIe siècle de déchiffrer les gestes et expressions du visage des personnages du film de Joe Wright dans une mise en images particulière et moderne du roman de 1813. L'enjeu, en ce qui nous concerne, sera d'analyser la place de ce thème duel jeux / enjeux dans la dimension universelle qu'a prise le roman Pride and Prejudice. [...]
[...] A ce moment du roman, elle ne se remet pas en question même si Darcy lui donne là un indice qu'elle se trompe sur son compte. De plus, son entourage essaie de modérer son jugement et de la prévenir des travers de jugements trop hâtifs, en particulier sa sœur Jane à propos des hommes : It is very often nothing but our own vanity that deceives us et se réserve de porter tout jugement sur Darcy lorsque Elizabeth lui fait part des dires de Wickham. [...]
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