Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux appartient au mélange des registres comique et tragique. Marivaux est un grand auteur français du XVIIIème siècle. Il écrit surtout des pièces de théâtre comme L'île des esclaves en 1725, La surprise de l'amour en 1722, ou encore la pièce d'où provient l'extrait que nous allons étudier, Le Jeu de l'amour et du hasard parut en 1730 au Théâtre-Italien. La plupart des nombreuses comédies de Marivaux reprennent des personnages de la Commedia dell' Arte, comme par exemple Silvia ou Arlequin, deux des personnages principaux dans Le Jeu de l'amour et du hasard.
Dans cette œuvre, deux maîtres et leurs valets vont inverser leurs statuts pour permettre à chaque maître d'observer son prétendant, mais sans savoir que celui-ci fait de même. Dans cet extrait nous ferons face à l'aveu des deux valets sur leur véritable identité, ce qui va mettre fin au jeu. Cet extrait illustre le génie comique de Marivaux ; la situation va tout d'abord prêter à rire : du quiproquo à l'aveu, Arlequin va libérer Lisette de ses propres scrupules en lui parlant. Ces confessions vont manifester chez ce duo d'amour le plaisir des mots ; à aucun moment Lisette et Arlequin ne perdent leur bonne humeur, malgré leur déception. Et ceci se trouve être ce qui les distingue de leurs maîtres.
Comment Marivaux par cette scène comique met-il en avant l'intérêt dramatique de ce duo d'amour ?
[...] En effet, Lisette reprend de manière parodique l'image du soldat et du capitaine employé par Arlequin pour faire entendre qu'il n'est qu'un valet. Arlequin prend sa revanche sur Lisette en l'appelant plaisamment magotte après qu'elle l'ait qualifié de magot à la suite de son aveu. Si Arlequin et Lisette font de manière burlesque l'aveu qu'ils sont contraints de faire, c'est que cet aveu met en danger leur amour-propre. En se séparant de leur masque de maître, ils renoncent à regret aux plaisirs du pouvoir dont ils ont pu profiter. [...]
[...] Cette scène se distingue en divers genres de comiques, qui varient au cours de la scène. Il y a tout d'abord le comique de situation. Les deux personnages sont dans l'embarras ; Arlequin se rabaisse : Le présent qu'il vous a fait ne le ruinera pas, il est bien mesquin et Lisette est gênée : Vous ne sauriez croire combien votre modestie m'embarrasse puis méfiante en aparté : Tant d'abaissements n'est pas naturel ; elle doute d'Arlequin. Son doute la mène par ailleurs à mener le jeu, à interroger ; on voit cela aux impératifs tirez-moi et achevez donc Il y a ensuite un comique de langage, de mots, et ce à travers le langage populaire d'Arlequin, par ses exclamations comme Ah que nenni et ses recours aux proverbes Et voilà où gît le lièvre et Vous m'ôtez ma couverture Le langage populaire se mélange d'ailleurs à la parodie du langage précieux. [...]
[...] Le Jeu de l'amour et du hasard, acte III, scène Marivaux. Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux appartient au mélange des registres comique et tragique. Marivaux est un grand auteur français du XVIIIe siècle. Il écrit surtout des pièces de théâtre comme L'île des esclaves en 1725, La surprise de l'amour en 1722, ou encore la pièce d'où provient l'extrait que nous allons étudier, Le Jeu de l'amour et du hasard paru en 1730 au Théâtre-Italien. La plupart des nombreuses comédies de Marivaux reprennent des personnages de la Commedia Dell' Arte, par exemple Silvia ou Arlequin, deux des personnages principaux dans Le Jeu de l'amour et du hasard. [...]
[...] Lisette et Arlequin ont pourtant plus à perdre en se dévoilant. Cette révélation constitue un retour à la réalité et à leur rang social. La sagesse vérifie la morale de Marivaux qui affirme qu'on doit préférer l'amour à la gloire. Inversement, Corneille soutenait la morale aristocratique privilégiant au contraire l'honneur au sentiment. [...]
[...] Le comique produit par le langage est donc mis en scène et fait partie du jeu Enfin, la dynamique de la pièce contribue au plaisir du spectateur ; les actions des personnages et les relations maîtres-valets traduisent cela. De plus, on note une binarité de la pièce, au niveau des duos d'amour, des reprises et des systèmes d'échos. Ce dialogue, par son côté comique, exprime un agréable contraste avec les scènes d'aveu des maîtres. Au sérieux de Silvia et Dorante s'oppose la gaieté des valets. [...]
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