Le Radicalisme représente le parti de la République, créé en 1901, son succès est déjà au rendez-vous en 1902 et il est le premier parti de France jusqu'en 1914, même si il lui faut s'allier avec le centre droit et la droite pour obtenir la majorité au Parlement (il s'oppose donc au socialisme).
C'est un parti à vocation gouvernementale sans avoir pour autant beaucoup de personnalités incontestées à l'exception d'un Combes quasi uniquement tourné vers l'anticléricalisme ou d'un Clémenceau et d'un Joseph Caillaux tous deux critiqués au sein même du parti et peu représentatifs de celui-ci.
En général le radicalisme se définit par la défense de la République, mais aussi par un anticléricalisme fortement ancré et une politique qui se veut à l'écoute des revendications locales, il est intéressant de noter qu'à partir de 1895 le socialisme s'installe dans les grandes villes alors que le radicalisme se « provincialise ». On retrouve dans la défense de la République une défense de la propriété privée, de l'ordre et surtout de la patrie. (...)
[...] Il faut nuancer ce constat puisque le socialisme français reste marqué par les divisions d'avant 1905. On remarque que la SFIO reste très petite et de peu de poids international comparée au SPD allemand. De plus le socialisme français reste paradoxalement longtemps à l'écart du monde du travail et du syndicalisme. En France à gauche il existe deux mondes différents, deux socialismes différents Le syndicalisme révolutionnaire : Si les effectifs du syndicalisme sont supérieurs à ceux des partis politiques ils restent très inférieurs à ceux du Royaume-Uni. [...]
[...] L'antimilitarisme décline fortement vers 1910 ; l'approche de la guerre fait apparaître la profondeur du nationalisme populaire. En 1914 c'est tout un peuple qui part à la guerre, mais l'unité de la gauche en France des années 1900 semble bien être un mythe. Jean Touchard, La Gauche en France depuis 1900 Paris, Seuil pages 41 à 88. [...]
[...] L'anticléricalisme : Il rassemble la gauche au moins jusqu'en 1906. Sous le Second Empire on a l'idée d'une certaine incompatibilité entre la science et la religion. Mais vers 1900 l'anticléricalisme politique qui né de l'affaire Dreyfus vise l'alliance entre l'Eglise et l'armée qui menace la République. L'Eglise est toujours vue comme l'ennemi du progrès. Il n'est pas pensable dans les années 1900 qu'un catholique se dise de gauche. Cependant à partir de 1906 socialistes et syndicalistes se détachent de l'anticléricalisme pour se tourner avec plus de force vers la question sociale qui devient le terrain d'affrontement avec les radicaux. [...]
[...] Cet antimilitarisme n'empêche cependant pas certains de se convertir au nationalisme et au chauvinisme en 1914. Jaurès et à la fois animé par une haine de la guerre et un certain nationalisme de tradition révolutionnaire. D'ailleurs, lors du débat sur la loi de 3 ans en 1913, le groupe socialiste ne condamne pas la défense nationale mais uniquement les modalités. L'attitude des syndicalistes révolutionnaires est plus radicale puisque pour eux, l'armée représente les patrons en brisant les grèves par le fusil. [...]
[...] Avant 1905 on comptait 5 tendances différentes : - Les guesdistes (Jules Guesde) très proches du marxisme - Les possibilistes ou les broussistes (Paul Brousse) en faveur d'un socialisme réformiste et donc d'une évolution progressive, on les qualifie souvent de réformistes. - Les allemanistes (Jean Allemane) se regroupant dans le Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire (né d'une scission d'avec les posssibilistes en 1890), ils prônent la grève générale, l'antimilitarisme et l'anticléricalisme. - Les blanquistes (Louis Blanqui mort en 1881) qui deviennent les vaillantistes (Edouard Vaillant) qui se regroupent dans le Parti Socialiste Révolutionnaire combinant marxisme et socialisme républicain en défendant à la fois l'action parlementaire et syndicale. Ils sont relativement proches de la pensée de Jaurès. [...]
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