L'oeuvre littéraire, à partir du moment où elle est publiée, s'expose au regard et à la critique de ses lecteurs. Depuis Aristote jusqu'à Claude Lévi-Strauss, la littérature a beaucoup évolué, comme les manières de la lire. Ainsi, dans "Microlectures", Jean-Pierre Richard nous propose une lecture du détail qui entre dans le texte à la recherche du petit, car ce petit est représentatif du tout.
Nous nous demanderons donc en quoi cette pratique de la « microlecture » peut nous servir à mieux comprendre les oeuvres littéraires.
[...] La lecture qu'il propose est une microlecture qui peut se fonder sur l'étude linguistique d'un texte ou encore sur l'étude de sa structure, afin d'en dégager un thème. Mais le critique ne doit pas non plus s'enfermer dans le texte: l'étude des détails doit permettre une connaissance de l'inconscient de l'auteur ou une étude de l'oeuvre en tant que création progressive. La critique devient de plus en plus indépendante du texte original et se revendique elle-même comme une oeuvre à part entière, bien que ce statut soit très controversé. [...]
[...] On voit qu'en partant de détails, Richard parvient à saisir le tout. On voit que Richard propose une lecture qui colle davantage au texte et permet de mieux le comprendre dans sa singularité, en étudiant les détails. Toutefois, on peut se demander si ce voeu de myopie n'empêche pas justement de voir au-delà du texte. Le critique doit certes coller au texte, mais il ne doit pas pour autant s'y enfermer. L'étude des détails doit permettre de voir plus loin que le texte. [...]
[...] Jean-Pierre Richard met d'ailleurs cette critique en pratique dans Poésie et profondeur: il montre les thèmes dominants chez Nerval, Baudelaire, Verlaine et Rimbaud, à partir d'éléments très précis du texte. En s'appuyant sur Les Filles du feu, il montre que Nerval rêve à l'être comme à un feu perdu, enseveli c'est pourquoi on trouve chez le poète une hantise du froid, associé à la mort et à la folie, et une recherche de la chaleur, qui se traduit par exemple, par ses voyages en Orient. [...]
[...] Jean-Pierre Richard, "Microlectures" L'oeuvre littéraire, à partir du moment où elle est publiée, s'expose au regard et à la critique de ses lecteurs. Depuis Aristote jusqu'à Claude Lévi-Strauss, la littérature a beaucoup évolué, comme les manières de la lire. Ainsi, dans Microlectures (1979), Jean-Pierre Richard présente son projet de lecture: La lecture n'est plus de l'ordre d'un parcours ou d'un survol: elle relève plutôt d'une insistance, d'une lenteur, d'un voeu de myopie. Elle fait confiance au détail, ce grain du texte. [...]
[...] Nous nous demanderons donc en quoi cette pratique de la microlecture peut nous servir à mieux comprendre les oeuvres littéraires. Pour cela, nous verrons d'abord que, par cette citation, Richard, en tant que membre de la Nouvelle critique montre un rejet des anciennes pratiques critiques qui s'éloignaient trop du texte. Ensuite, nous nous pencherons sur son projet de lecture qui est une lecture du texte lui-même. Enfin, nous nous demanderons si cette étude du détail ne doit pas nous permettre de voir plus loin que le texte. [...]
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