La pièce repose sur un conflit, qui est celui d'Hugo et d'Hoederer, présenté puis « analysé », ou du moins commenté, dans les tableaux 1 et 7. Ce conflit plus que celui d'Hugo contre Hoederer est celui de l'idéologie et du politique. L'idéologie, qui se présente comme absolue et la politique, relative, particulière. On retrouve ainsi l'essence même du conflit tragique grec. Il oppose en général le héros à son monde. Sa vision du monde est en effet souvent caractérisée par l'absolu, en opposition à son monde dans lequel les valeurs sont relatives. Le conflit résulte ainsi de l'incompatibilité entre moi et le monde, entre Hugo et le reste du monde symbolisé par Hoederer. En ce sens, le dénouement est particulièrement fort. Hugo apprend en effet que le parti a maintenant adopté la vision d'Hoederer. Hugo, qui en prison s'attendait au soutien de ceux pour qui, et surtout avec qui, il avait réalisé son acte se trouve alors seul en « conflit » avec le monde, et non plus seul contre un homme, Hoederer. Le tragique est bien dans cette opposition entre vision du monde et réalité, et donc entre idéologie et politique.
[...] Bibliographie Les mains sales de Jean Paul sartre Les mains sales : Etude sur Jean-Paul sartre (Broché) de Jean Labesse Itinéraires littéraires (Anthologie) Hatier. [...]
[...] La vie est un songe de Calderon rend compte de ce même sentiment avec le jeu du théâtre dans le théâtre (Sigismond, endormi à chaque fois qu'il est amené au palais, ne sait jamais une fois de retour dans sa geôle s'il s'agissait d'un rêve ou de la réalité). Pour le baroque, le thème de l'illusion a souvent été considéré comme l'expression des sentiments d'une société troublée et ravagée par la guerre. Les mains sales a été écrite en 1948. Sur quoi repose la théâtralité ? [...]
[...] Les mains sales est une œuvre particulièrement dynamique. Tout d'abord, les conflits et oppositions sont omniprésents, notamment entre Hoederer et Hugo, Jessica et Olga, Hugo et Slick, Louis et Olga, Hugo et le Prince, etc. L'action est aussi riche en péripéties : plusieurs fois Hugo est sur le point de tuer Hoederer mais se rétracte, le parti en appliquant la politique de Hoederer bouleverse l'intrigue initiale, etc. C'est donc un texte particulièrement dynamique, riche en oppositions et en péripéties. Cette impression est renforcée par des répliques particulièrement courtes, l'absence de monologue, et la forme non linéaire du texte (ellipse de 2 ans). [...]
[...] Je suis sérieux." Cette situation développe ainsi des conflits: "Jessica: Alors, pouce: je ne joue plus. Ouvre la valise. Hugo: Pouce cassé: je ne l'ouvrirai pas." La fin de la scène est ainsi marquée par un entremêlement de plus en plus profond de la réalité et de l'illusion, qui devient absurde et où chacun des personnages se perd et perd l'autre: "Jessica: Je n'aime pas le sérieux, mais on va s'arranger: je vais jouer à être sérieuse" . "Jessica: Non. Tu joues à me croire." La dernière réplique, ce présente comme une conclusion. [...]
[...] La mise en abyme est issue de la structure de la pièce, qui peut se présenter comme un théâtre dans le théâtre. En effet, Hugo raconte son histoire à Olga. Les tableaux 2-3-4-5-6 sont ainsi le récit, "en image" des évènements qui se sont passés 2 ans auparavant. Les évènements aurait donc du logiquement se présenter comme un récit classique et subjectif (puisqu'il est fait par Hugo). Le récit est en fait sous forme théâtrale, est à aucun endroit le Hugo "qui raconte" n'apparaît, dans ces tableaux consacrés au récit. [...]
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