Ce texte est un extrait des Mémoires de Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz (1617-1679), homme politique et écrivain français, rédigées à partir de 1671. Jean-François Paul de Gondi, issu d'une grande famille noble d'origine italienne, est très tôt destiné par sa famille à une carrière ecclésiastique, mais dont il n'a ni le goût, ni les dispositions. En effet, son penchant pour la conspiration et l'intrigue le pousse très tôt à se mêler de politique, et dès 1636, il prend part à divers complots visant le Cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII. Son rôle actif dans la Fronde, guerre civile opposant les Grands du royaume au pouvoir royal, et ses nombreux revirements lui valent le chapeau de cardinal, mais la fin de la Fronde et le retour du pouvoir royal sonnent le glas de ses ambitions politiques et ecclésiastiques : il est désavoué, disgracié et condamné à l'exil jusqu'en 1668, date à laquelle il rentre en France pour se consacrer à la rédaction de ses Mémoires.
[...] Jean-François Paul de Gondi, Cardinal de Retz Mémoires, Première partie Ce texte est un extrait des Mémoires de Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz (1617-1679), homme politique et écrivain français, et rédigées à partir de 1671. Jean-François Paul de Gondi, issu d'une grande famille noble d'origine italienne, est très tôt destiné par sa famille à une carrière ecclésiastique, mais dont il n'a ni le goût, ni les dispositions. En effet, son penchant pour la conspiration et l'intrigue le pousse très tôt à se mêler de politique, et dès 1636, il prend part à divers complots visant le Cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII. [...]
[...] En effet, dans cet extrait, le cardinal se pose en apprenti- conspirateur et présente ce complot comme une sorte d'expérience formatrice, qui a déterminé sa volonté de poursuivre sa carrière ecclésiastique, moyen à ses yeux de réaliser ses ambitions politiques et de satisfaire sa recherche de prestige. Cet extrait est un récit narratif et chronologique de la conspiration, depuis sa préparation, à sa réalisation, puis son échec, mais dans une perspective précise : celle de la signification de ces évènements dans le destin politique personnel du cardinal. Ainsi, si l'extrait ne présente pas de plan apparent, nous pouvons toutefois dégager une structure dans les propos du cardinal de Retz, autour de cette perspective personnelle. [...]
[...] L'initiation de ce premier complot confirme son goût de la politique et de l'intrigue et détermine le destin politique du cardinal de Retz, annonçant le rôle qu'il jouera dans les évènements de la Fronde. Lorsque le cardinal de Retz rédige ses Mémoires, à partir de 1671, il subit encore les effets de sa disgrâce due à ses actions politiques. Ainsi, pour beaucoup de critiques, ses mémoires constituent une sorte de revanche sur son échec lors de la Fronde, au travers d'une reconstitution partiale des évènements[iii]. En effet, cet ouvrage est depuis sa parution sujet à de nombreuses controverses, notamment en ce qui concerne sa valeur en tant que document historique. [...]
[...] L'extrait présente ensuite une sorte de développement, présentant les étapes successives de la préparation de la conspiration, dans lesquelles il s'attache à y mettre en valeur sa propre importance : La prise de contact avec les conjurés de Paris, son rôle d'intermédiaire avec ceux de Sedan, et la mise en place du plan de la conjuration. La narration de cette préparation, riche en détails, souligne l'importance que le cardinal de Retz donne au complot en lui-même, au principe de l'intrigue politique, autant, si ce n'est plus important que l'objectif et le résultat politique du complot. Enfin, le cardinal relate brièvement le déroulement du complot, qui se solde par un échec, du fait de la mort du comte de Soissons à la bataille de la Marfée, qui coupe court à la suite des opérations. [...]
[...] Toutefois, des études récentes, notamment celle d'André Bertière[iv], ont radicalement modifié la postérité de cette oeuvre, en soulignant la qualité de l'ouvrage en tant qu'œuvre littéraire, et devant être lue en tant que telle : les erreurs et mensonges du récit, qui font des Mémoires du cardinal une source historique à l'authenticité contestable, contribuent dans le même temps à imprégner le récit de la personnalité de l'auteur, faisant de l'ouvrage une œuvre majeure de la littérature française. Encyclopédie Universalis. Édouard Mennechet, Le Plutarque français, vies des hommes et femmes illustres de la France, Section 10 Gondi Paris, Crapelet, 1835-1841. [iii] Hubert Carrier, Sincérité et création littéraire dans les Mémoires du Cardinal de Retz XVIIe siècle, 94- (cité dans le rapport du jury du concours à l'agrégation des lettres classiques, session 2006, publié par le Ministère de l'Education Nationale, France, sur ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/siac/siac2/jury/2006/agreg_int/let_cl as.pdf). André Bertière, Le cardinal de Retz mémorialiste Paris, Klincksieck. [...]
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