Dominique Marny, petite-nièce de Jean Cocteau, publie « Jean Cocteau ou le roman d'un funambule » aux éditions du Rocher, dans la collection dirigée par Vladimir Fédorovski : « Le Roman des lieux et destins magiques. »
Dominique Marny écrit et publie régulièrement des romans, des biographies et des livres d'art. Collaboratrice à la revue littéraire « Plume », elle est vice-présidente du Comité Jean Cocteau et veille sur l'œuvre de son grand-père auquel elle a déjà consacré trois ouvrages.
« Lorsqu'il est mort, écrit Dominique Marny, j'avais quatorze ans et ne connaissais aucune de ses publications. Sensible à son originalité et à son élégance, je l'observais en silence pendant qu'il parlait avec son frère Paul, mon grand-père maternel. A quoi aurait ressemblé notre relation si j'avais eu le temps de devenir adulte avant qu'il ne nous quitte ? Le destin a décidé qu'elle s'instaurerait à travers les miroirs, entre les mondes visible et invisible, me dévoilant un être grave qui, par politesse, affichait une apparente légèreté, bien loin du “mondain” décrit par les magazines. »
[...] Cocteau finira de grandir avec sa mère, une mère aimante, présente, un peu envahissante, peut-être alourdie d'un sentiment de culpabilité. Ensemble, ils s'installent à Paris. C'est la Belle Epoque. Bientôt Cocteau sort dans les cabarets. A l'Eldorado il rencontre Mistinguett. Il tente de s'intéresser aux femmes. Il noue des relations avec certaines d'entre elles : Reynette la gambilleuse qui a un faible pour lui, Christiane Mancini, élève au conservatoire d'art dramatique, Madeleine Carlier une autre comédienne qu'il rencontre en 1909. 1910-1916 Jean Cocteau fait ses premiers pas de poète. Il écrit des poèmes et les publie. [...]
[...] Il fait bonne impression, accepte toutes les commandes, travaille gratis pour beaucoup de gens et de structures qui profitent de sa gentillesse. Il est élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur. Il travaille au chantier du théâtre en plein air du Cap d'Ail, puis commence les dessins pour les vitraux de l'église Saint-Maximin de Metz et pour la chapelle Notre-Dame-de-Jérusalem à Fréjus. Il enregistre Mon testament pour l'an 2000 pour parler aux générations futures. Il meurt à Milly-la-Forêt d'une ultime attaque cardiaque après avoir appris la mort d'Edith Piaf. 2013. [...]
[...] N'est-ce pas un peu sa vie ? Il écrit et publie des poèmes dans cette période aussi. Après La Belle et la Bête il réalise L'Aigle à deux têtes En 1947 il achète en individus avec Jean Marais sa maison de Milly qui est l'ancienne maison du Bailli. Encadrée de douves, encadrée de tourelles, elle semble tout droit sortie d'un conte de Perrault. C'est enfin la retraite dont il a besoin, loin de Paris et de ses tumultes. Et un lien de long terme avec Jean Marais si fuyant. [...]
[...] Il le ramène chez Cocteau dont Paul deviendra le secrétaire particulier avant que Cocteau n'en fasse son éditeur. En 1942 Cocteau lance son Salut à Breker Un acte scandaleux en pleine occupation : il loue le sculpteur officiel du Reich, faisant fi des événements du moment pour signifier une amitié entre artistes qui dépasse les contingences de l'actualité. Jean Genet, encore méconnu, rencontre Cocteau qui parvient à faire éditer son premier roman, Notre-Dame-des-Fleurs Après la guerre, Cocteau lance Marais au cinéma avec L'éternel retour Jean Marais devient une star internationale. [...]
[...] Cocteau souffre en silence avant de s'effacer. Il décide que leur relation sera celle d'un père et son fils. La mise en pratique est difficile. Mais c'est le prix à payer pour que Marais reste. Quand il ne dort pas, il glisse sous la porte de la chambre de Jeannot des lettres et des poèmes. 1939-1941 La guerre oblige Jean Marais à partir. Mais Coco Chanel sera la marraine de son unité et enverra à chacun de ses membres des colis généreux. [...]
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