Le roman s'ouvre sur une discussion entre intellectuels de haut rang, autour du meurtre en général et des pulsions meurtrières. Il en résulte une acceptation générale de la « loi du meurtre », que les sociétés se sont approprié à défaut de l'annihiler.
Cette scène sert de récit-cadre à l'histoire qui forme l'essentiel du roman, celle d'un petit escroc envoyé par son ministre de tutelle en mission lointaine, au cours de laquelle il tombe amoureux de Clara, qui lui fait visiter le bagne de Canton en Chine, où il découvre le spectacle de toutes les pires abominations consenties par la société. Au terme de la visite, Clara se montre réellement perturbée par les horreurs qu'elle a vues, ce qui d'après la Chinoise qui l'accompagne, ne l'empêchera pas de revenir irrésistiblement à ce spectacle.
[...] - Le bourreau chinois : Artiste de la torture, inventeur du supplice du rat, poète à ses heures perdues. Il présente dans une longue discussion avec le narrateur et Clara son art, avec une jouissance non dissimulée dans la description. Il catalyse à lui seul toute l'horreur du Jardin Résumé de l'œuvre Le roman s'ouvre sur une discussion entre intellectuels de haut rang, autour du meurtre en général et des pulsions meurtrières. Il en résulte une acceptation générale de la loi du meurtre que les sociétés se sont appropriée à défaut de l'annihiler. [...]
[...] - Le supplice du rat qui consiste à introduire un rat affamé dans l'anus du supplicié aurait laissé des séquelles psychologiques durables à un célèbre patient de Freud. - Il est probable que l'expression de supplice chinois trouve son origine dans ce roman Citations L'univers m'apparaît comme un immense, comme un inexorable jardin des supplices . Partout du sang et là où il n'y a plus de vie, partout d'horribles tourmenteurs qui fouillent les chairs, scient les os, vous retournent la peau, avec des faces sinistres de joie. Ah oui ! le jardin des supplices ! [...]
[...] Dans la description qu'il donne de la société chinoise, qui permet et orchestre toutes les atrocités des supplices, l'auteur n'essaie jamais de la présenter comme inférieure ou plus sauvage que la société européenne : elle ne fait que permettre l'assouvissement des pulsions naturelles de l'homme plutôt que de les réprimer et d'accoucher d'une société hypocrite comme celle que fréquente le narrateur à Paris ; la loi du meurtre est immuable, et les sociétés qui se prétendent civilisées de l'avoir abolie ne font que la contenir dans le cœur des citoyens et elle reprend ses droits en de nombreux endroits, avec d'autant plus de violence et de sournoiserie en témoigne la discussion du frontispice. L'œuvre présente donc une réflexion sur la part de barbarie qu'il convient d'admettre inhérente et nécessaire à toute civilisation, comme à tout individu Anecdotes - L'œuvre est précédée d'une dédicace perturbante : Aux Prêtres, aux Soldats, aux Juges, aux Hommes, qui éduquent, dirigent, gouvernent les Hommes, je dédie ces pages de Meurtre et de Sang. - Le Jardin des Supplices a considérablement inspiré Kafka, notamment dans l'écriture d'un de ses plus célèbres textes La Colonie Pénitentiaire. [...]
[...] Le Jardin des Supplices, d'Octave MIRABEAU 1 Carte d'identité de l'œuvre - Auteur : Octave MIRBEAU - Parution : 1899, France - Genre : Roman initiatique 2 Les personnages - Le narrateur : petit escroc politique vivant aux crochets de son ancien camarade d'école devenu ministre Eugène Mortain, et devenu compromettant pour lui après l'échec d'une campagne visant à le caser au Parlement ; il est envoyé à Ceylan le temps que les choses se tassent, sous le prétexte d'une mission d'embryologiste. Sur le bateau qui l'y mène, il rencontre Clara, jeune anglaise installée en Chine. Elle lui fait découvrir les plus ardents plaisirs, et les plus noirs tréfonds de l'âme humaine . - Clara : Jeune et belle ressortissante britannique installée en Chine. Bisexuelle à déviance zoophile, sadique et maniaco-dépressive, elle vit dans un palais et visite régulièrement avec grand plaisir le bagne de Canton et son Jardin des Supplices. [...]
[...] - Eugène Mortain : Archétype de l'homme politique carriériste et corrompu, parvenu aux plus hautes sphères du pouvoir par la corruption et le pistonnage. Pour se débarrasser de son ancien camarade devenu un parasite compromettant, il l'envoie à l'autre bout du monde en mission d'embryologiste au nom de la France - Madame G . : vieille aristocrate reconvertie dans le proxénétisme pour hommes politiques. Symbole de la décadence de la République, elle tire les ficelles du pouvoir depuis son salon où se jouent les ambitions et les conspirations. [...]
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