Ce qui fait l'originalité de l'œuvre de Diderot, Jacques le fataliste et son maître, écrit entre 1778 et 1780 mais parût posthume en 1796, se trouve dans la mise en forme des récits. En effet, l'on constate que l'œuvre contient une vingtaine de récits différents tantôt enchâssés, fragmentés, et disséminés tout au long du texte. Cette œuvre s'ancre alors dans un genre nouveau de la littérature française.
Ceci nous amène donc à la réflexion suivante : Comment la narration devient-elle acte d'anticonventionalisme romanesque, dans Jacques le Fataliste et son maître?
[...] De plus, si ces narrateurs sont multiples, ils sont aussi très différents. En effet l'auteur lui, porte une focalisation externe sur son récit, c'est à dire qu'il raconte, tout en semblant ne pas faire partie de cette histoire. Il ne sait pas tout (ou ne nous dit pas tout) alors que les autres narrateurs, étant des personnages, restent internes à l'histoire et donc, narre leurs histoires avec leurs propres points de vue. Le fait de combiner multiples modes de narration, multiples points de vue peut avoir pour finalité de perdre le lecteur dans tous ces récits. [...]
[...] Le lecteur est ainsi très présent et il a une place importante dans le texte, celle de personnage fictif, voir même de narrataire Narrataire, subst. Masc. [P. oppos. à narrateur] Dans l'énonciation du récit littéraire, personne à qui s'adresse le narrateur ) Le lecteur ressent donc le sentiment de participation à ce récit,il est impliqué, et manifeste un réel intérêt, avec par exemple au final, le choix entre 3 dénouements différents. De plus, Diderot dialogue très souvent avec lui, il l'apostrophe, d'ailleurs presque toutes les interventions de Diderot commencent par Lecteur . [...]
[...] 4/6 Exposé DIDEROT, Jacques le Fataliste et son maître B. Parodie des genres de l'époque au travers de la narration . Diderot démontre ici son refus du roman, ce qui est confirmé à de multiples reprises dans l'œuvre. Comme on l'a vu précédemment, l'auteur ne tente même pas de créer l'illusion du réel. Il dit lui même : Il est bien évident que je ne fais pas un roman, puisque je néglige ce qu'un romancier ne manquerait pas d'employer. Celui qui prendrait ce que j'écris pour la vérité serait peut-être moins dans l'erreur que celui qui le prendrait pour une fable. [...]
[...] Il est manipulateur de son œuvre, de ses personnages, et joueur avec les lecteurs. Il referme ce piège sur eux, mais toujours dans l'idée d'ironie et de relatif (il est Dieu certes mais un Dieu presque ridicule, d'un monde réduit et fictif.) Ainsi, si Diderot utilise cette ironie mordante, puisqu'il fait du lecteur son jouet, dans une narration si complexe, c'est pour avant tout poser le problème de la liberté. III/ [ ] dans le but de rejeter les conventions littéraires. [...]
[...] De plus, rien que dans l'incipit, le lecteur peut se trouver dans le doute, et penser à une scène de théâtre lorsqu'il lit : Le Maître : _ c'est un grand mot que cela. Jacques : _ Mon capitaine ajoutait que chaque balle qui partait d'un fusil avait son billet. Seules quelques modalités de la narration apparaissent ensuite comme : après une courte pause, Jacques s'écria ce qui justifie alors la narration. Mais on trouve parfois des descriptions qui se rapprochent des didascalies au théâtre. [...]
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