Ivan Jablonka, né en 1973, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, est un historien et un universitaire français. Il est maître de conférences en Histoire contemporaine à l'université du Maine. Il est un des rédacteurs en chef de laviedesidées.fr. Par ailleurs, il codirige avec Pierre Rosanvallon la collection La République des Idées (éditions du Seuil). Les enfants de la République : l'intégration des jeunes de 1789 à nos jours paru en 2010 fait suite à ses livres déjà publiés sur le thème de l'enfance Ni père ni mère. Histoire des enfants de l'Assistance publique (1874-1939) (2006), Enfants en exil. Transfert de pupilles réunionnais en métropole (1963-1982) (2007), Jeunesse oblige. Histoire des jeunes en France (XIXème-XXIème siècle) (2009). Les enfants de la République clôt un cycle de travaux qui, se fondant sur les politiques de l'enfance et de la jeunesse, renouvellent l'histoire de l'Etat et de la République en France.
Dans quel champ historiographique se situe cette thèse ? Quelles sont les sources et les méthodes que l'auteur utilise pour démontrer la pertinence de sa démonstration ?
Dans un premier temps, nous étudierons le champ historiographique de cet ouvrage et la problématique proposée par l'auteur ; dans un deuxième temps nous verrons les grandes étapes de sa démonstration, et pour finir nous étudierons ses méthodes et les sources qu'il a utilisées.
L'introduction commence sur un constat d'actualité "Notre société s'est inventé un ennemi : le jeune de cité. On lui impute toute sorte de méfaits [...] on ne parle des jeunes de cité qu'en mal [...]". Pour parler du présent, Ivan Jablonka a remonté le temps pour s'arrêter à 1789. L'auteur s'interroge sur le rapport qui pourrait exister entre les "jeunes de cité" d'aujourd'hui qui préoccupent tant notre société et "les enfants de la loi", nés avec la Révolution Française. Peu à peu l'auteur a fait des rapprochements entre la situation des jeunes déshérités d'il y a deux cents ans ou d'il y a cinquante ans et ceux de maintenant. Un enfant se conçoit mal en dehors du rapport avec ses géniteurs ; sa subordination vient de son âge, de sa faiblesse physique, des ses besoins matériels et affectifs, de son immaturité, de son ignorance. Le lien de filiation le place sous l'autorité des adultes qui lui ont donné le jour et en contrepartie il lui donne le droit d'hériter d'eux. La minorité signifie l'incomplétude morale (...)
[...] Dans la première partie, enfants de famille et enfants de la loi Ivan Jablonka ne s'appuie que sur les sources parlementaires et législatives, qu'elles soient manuscrites ou imprimées, qui seules révèlent le positionnement de l'État sur le clivage entre enfants de famille/enfants de la loi. La deuxième partie, la métamorphose du jeune délinquant s'appuie aussi principalement sur les sources parlementaires et législatives, mais utilise les archives départementales pour pouvoir parler des colonies agricoles. Dans sa troisième partie, l'enracinement des enfants abandonnés l'auteur s'appuie sur beaucoup de sources imprimées comme les bulletins de la Société générale des prisons, des écrits de théoriciens. [...]
[...] Malgré tout cela, Ivan Jablonka veut essayer de montrer qu'il existe une logique d'État, reflétée par la loi et mise en œuvre dans des institutions. L'État, composé du législateur, de l'exécutif et des administrations centrales, s'est occupé sans discontinuer des mineurs dont les familles et le secteur privé ne voulaient pas. Depuis le comité de mendicité sous la Révolution jusqu'au Congrès d'assistance de 1900, l'État s'occupe des indigents incapables de subvenir à leurs besoins, parmi eux les enfants. Ce n'est pas parce que les voisins vous reconnaissent comme l'un des leurs que vous êtes intégré ; il faut que la loi vous ignore. [...]
[...] Les enfants de la République clôt un cycle de travaux qui, se fondant sur les politiques de l'enfance et de la jeunesse, renouvellent l'histoire de l'État et de la République en France. Dans quel champ historiographique se situe cette thèse ? Quelles sont les sources et les méthodes que l'auteur utilise pour démontrer la pertinence de sa démonstration ? Dans un premier temps, nous étudierons le champ historiographique de cet ouvrage et la problématique proposée par l'auteur ; dans un deuxième temps nous verrons les grandes étapes de sa démonstration, et pour finir nous étudierons ses méthodes et les sources qu'il a utilisées L'introduction commence sur un constat d'actualité Notre société s'est inventé un ennemi : le jeune de cité. [...]
[...] L'auteur traite l'enfance en difficulté en suivant une chronologie qui lui permet d'aborder plusieurs thématiques comme la définition de l'enfant de la loi celle de l'action de l'État, les politiques d'intégration et l'accès à la citoyenneté des jeunes considérés comme marginaux. La première partie est composée de trois chapitres qui représentent 64 pages, la deuxième partie comporte trois chapitres soit 58 pages, la troisième partie, trois chapitres soit 58 pages et la quatrième partie est de trois chapitres soit 44 pages. [...]
[...] La Révolution traduit cette volonté dans une loi de 1793 qui leur permet d'accéder à l'héritage mais cette dernière exclut les enfants non reconnus et pénalise ceux nés d'un adultère. L'État, dans cette entreprise pour former ces déshérités en citoyens, s'attache le concours de nombreux acteurs privés comme les associations de charité. Il existe alors une véritable méfiance vis-à-vis de certaines familles jugées incapables d'assumer l'éducation de futurs citoyens. Les révolutionnaires s'intéressent au sort des enfants abandonnés avec la création d'un Établissement général de secours publics. Sous Napoléon Bonaparte, le Code civil définit les enfants qui doivent être pris en charge par l'Etat. [...]
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