Chapitre I
Antoinette, jeune fille gauche de 14 ans, est occupée à travailler dans son bureau quand sa mère, Mme Kampf, y pénètre brusquement et la rudoie car sa fille ne lève pas les yeux de son livre. Mme Kampf s'énerve ensuite après Miss Betty, jeune fille anglaise chargée de l'éducation d'Antoinette mais qui est occupée à se coudre une robe dans la pièce à côté.
Suit un portrait physique rapide d'Antoinette, à mi-chemin entre enfance et âge adulte : visage pâle, corps fragile mais poitrine qui apparaît. La mère, elle, gronde toujours, ce qui amène sa fille à se souvenir de son enfance, d'une gifle reçue un jour en pleine rue, qui lui avait donné envie de mourir pour la première fois, des trop nombreuses corrections reçues. Elle rêve d'être belle et admirée et se sent devenir femme : elle ne supporte plus les humiliations de sa mère.
Cette dernière est en fait venue annoncer à sa fille et à Miss Betty qu'un bal aura lieu bientôt chez eux. Antoinette refait en pensée l'histoire de la famille : son père, Alfred Kampf, était un modeste employé de banque qui a fait fortune subitement en 1926 après un coup de Bourse génial. Sa mère, dactylo du patron, lisait des romans et rêvait de richesse et de faste. Elle le reprochait à son mari jusqu'à ce que la fortune inattendue du couple lui apporte ce dont elle rêvait. Sa fille avait alors reçu comme consigne de dire qu'elle vivait auparavant dans le Midi.
Tandis que ces souvenirs traversent Antoinette, sa mère demande à miss Betty si sa fille a une jolie écriture, car elle a l'intention de lui demander de l'aider à préparer les quelque 200 enveloppes pour les invitations (...)
[...] Elle se sent envahie de dégoût et d'envie. Sonnant enfin à la porte, elle remet à Mlle Isabelle son invitation pour le bal. Celle-ci ne cache pas sa surprise et remarque que la carte est gravée et non imprimée quarante francs de différence au moins Elle se dit que les Kampf ont toujours été d'une vanité et d'une prodigalité folles Elle jalouse sa cousine, Rosine Kampf, et dit amèrement qu'elle a toujours eu de la chance. La leçon commence ; Mlle Isabelle reprend régulièrement sa jeune élève, tout en lui posant des questions sur le bal : qui sera là ? [...]
[...] Les meubles sont déplacés, tout se met en place pour le bal, Mme Kampf tarabuste un électricien et interdit à sa fille l'accès de sa chambre, occupée par le bar. La mère est en robe de chambre, les cheveux défaits, et s'agite après le fleuriste, son mari Ce dernier lui répète qu'elle est folle. Elle s'inquiète qu'aucun invité n'ait répondu. Alfred Kampf n'a pas d'opinion sur le sujet ou ne veut pas en avoir et recommande à sa femme d'en dire le moins possible quand tout le monde sera là. Des plats ne sont pas arrivés, on va peut-être manquer de gin, les domestiques en prennent pour leur grade. [...]
[...] Elle se dit que la vie est mal faite, que c'est sa dernière chance. Puis, elle s'habille et enfile tous ses bijoux. Chapitre VI Antoinette et Miss Betty dînent dans la lingerie puis Antoinette rejoint le cabinet de débarras où elle doit dormir. Comme il n'y a pas de volets, elle aperçoit les fenêtres du salon et de la salle à manger. Les ombres des domestiques passent derrière les rideaux, elle entend les musiciens accorder leurs instruments. Elle repense aux invitations, pense que sa mère pourra lui faire ce qu'elle voudra, qu'elle n'a pas peur et se tuera en disant avant que c'est à cause d'elle. [...]
[...] Mme Kampf s'inquiète de la réussite du bal quand Mlle Isabelle sonne. Rosine lui fait la conversation, parlant de la décoration du salon, et Alfred lui offre un porto. Ils évoquent les invités, la météo, puis commandent un charleston à l'orchestre. Antoinette voit sa mère coller son front à la fenêtre avec angoisse. Le malaise devient visible, ils font jouer la musique pour le masquer, Isabelle commence à faire quelques remarques perfides. A onze heures et demie ils renvoient les musiciens. [...]
[...] Chapitre IV Au matin, Mme Kampf ne fait pas d'allusion à la scène de la veille mais inflige à sa fille mille petites réprimandes : se tenir droite, respirer par le nez, finir son dessert, etc. Elle remet les enveloppes à Miss Betty et celle pour la professeur de piano d'Antoinette à sa fille, qui se rend à sa leçon. Comme la poste est pleine de monde, Miss Betty décide de revenir tout poster après le cours. Antoinette, cachée dans le coin de la porte de Mlle Isabelle, voit l'Anglaise monter dans un taxi pour aller retrouver un amoureux. [...]
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