Après plusieurs années d'études en France, Ayavé retourne à Eku, son village natal, au chevet de sa mère mourante. Elle trouve un lieu désolé, déserté par les hommes qui travaillent au loin, où femmes, enfants et vieillards vivent en marge du monde, dans la misère et l'ennui. De plus, considérée depuis son enfance comme une sorcière, elle n'est pas la bienvenue au village : fille de l' « étrangère », cette qui avait choisi de vivre différemment des femmes du village, avec un seul homme, elle est rejetée pour être le fruit d'un amour contraire aux traditions.
La colère gronde autour de ce village, rythmé par les traditions et le respect des ancêtres : la guerre civile ravage le pays. Interdits de quitter les lieux, les villageois attendent dans la résignation l'arrivée de la présumée catastrophe. Des prétendus patriotes du Nord, furieux et sanguinaires, pénètrent dans Eku et le mettent en quarantaine : ils veulent des garçons pour grossir leur armée, et des filles pour la troupe. Et surtout, sous couvert d'une idéologie prônant le retour à une Afrique flamboyante et mythologique et à l'unité du peuple africain, les miliciens préparent une longue et horrifiante cérémonie au cours de laquelle ils imposent aux villageois de commettre une terrible transgression. Ayané, perché sur son manguier et à l' abris des regard, va alors entendre à la scène : un petit garçon choisi est sacrifié. Les villageois devront ensuite le manger, en se soumettant à une célébration parodique de l'eucharistie.
[...] L'auteur L ‘intérieur de la nuit est le premier roman de l'auteur camerounaise Léonora Miano. Né à Douala, au Cameroun en 1973, elle vit en France depuis 1991. Saluée par la critique et plébiscitée par le public, elle reçoit en 2005 pour sa première œuvre le prix Révélation de la Foret des livres, ainsi que le prix Louis Guilloux en 2006, classé 5ème au palmarès des meilleurs livres de l' année par le magazine Lire. Son deuxième roman, Contours du jour qui vient, a également connu un franc succès. [...]
[...] Cachée dans un manguier, Ayané assiste à l'inconcevable et devient plus que l'héroïne de l'histoire : elle est un véritable témoin. C'est elle qui pose les questions qui surgissent dans l'esprit du lecteur occidental, sans doute car elle même a vécu en France. C'est elle , et non le reste des villageois, qui se trouve en prise avec le fait que la barbarie est une perversion de l' humanité : l' homme ne serait il qu'un criminel en puissance ? et qui s'interroge sur la réaction des villageois. [...]
[...] Ceci montre le souci que l'anathème ne soit pas jeté sur un peuple parce que les pratiques abordées sont connues dans plusieurs pays. Les dangers du retour aux valeurs ancestrales et de l'ignorance L'auteur nous décrit des villageois repliés sur leurs traditions ancestrales, dans un espace restreint et presque clos où le temps semble s'être arrêté. Le système social y est tel qu'il existe dans de nombreuses régions d'Afrique : les femmes sont les gardiennes du foyer. Les hommes vont au loin tenter de gagner leur vie et ne sont guère présents pour les soutenir. [...]
[...] L'intérieur de la nuit Léonora Miano 1. Présentation générale Synopsis Après plusieurs années d'études en France, Ayavé retourne à Eku, son village natal, au chevet de sa mère mourante. Elle trouve un lieu désolé, déserté par les hommes qui travaillent au loin, où femmes, enfants et vieillards vivent en marge du monde, dans la misère et l'ennui. De plus, considérée depuis son enfance comme une sorcière, elle n'est pas la bienvenue au village : fille de l'« étrangère cette qui avait choisi de vivre différemment des femmes du village, avec un seul homme, elle est rejetée pour être le fruit d'un amour contraire aux traditions. [...]
[...] Tout au long de son oeuvre, Léonora Miano décrit donc précisément les codes, les rituels, les croyances de la tribu du village d'Eku. Elle s'élève contre l'ignorance dans laquelle les peuples d'Afrique sont plongés mais également contre certaines croyances et pratiques rituelles qui ne font que les assujettir et qui les ensevelissent dans des peurs omniprésentes : on lui disait depuis des années que ce territoire appartenait à un ensemble. Un grand pays, le Mboasu. Capitale administrative : Nasimapula ( ) On lui disait qu'elle était citoyenne d'un Etat ( )C'était tout ce qu'elle connaissait, tout ce qu'elle était disposée à savoir du monde extérieur Elle s'élève violemment contre cette espèce de misérabilisme africain qui se nourrit des rancunes du colonialisme, mais aussi du maintien des populations dans l'ignorance, de la sorcellerie des féticheurs, des rites macabres qui aboutissent à créer la peur et la sujétion et contribuent à donner à tous le sentiment d'une fatalité du sort de l'Afrique. [...]
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