L'Insoutenable Légèreté de l'Être, Milan Kundera, 1982, Karénine, condition humaine, chien de Tereza, République tchèque
Milan Kundera nait en 1923 à Brno, en actuelle République tchèque. D'abord communiste convaincu, puis opposant au totalitarisme soviétique, il fait des études de littérature et de cinéma à Prague et publie plusieurs œuvres en tchèque. Il émigre en France en 1975, devient professeur à l'Université de Rennes et obtient la nationalité française en 1981. L'année suivante, il finit la rédaction de son œuvre la plus connue, qui sera publiée en français deux ans plus tard : L'Insoutenable Légèreté de l'Être. C'est un roman qui touche à des thèmes profonds et s'interroge sur la condition humaine. Et c'est justement cette question de la condition humaine qui va nous intéresser à travers un personnage particulier : Karénine, le chien de Tereza. S'il peut sembler aux premiers abords relativement secondaire, il permet à Kundera de traiter de ce thème de la condition humaine en miroir, utilisant les caractéristiques profondes de ce personnage canin pour mieux souligner ce qui différencie l'homme de l'animal. Pour rappel, Tomas et Tereza se rencontrent dans la campagne tchèque et celle-ci tombe bien vite amoureuse de ce médecin bourgeois qui représente tout ce à quoi elle a toujours aspiré.
[...] comme Kundera le dirait en référence à Beethoven. Ainsi, Karénine devient la pendule de la vie de Tomas et Tereza, c'est-à-dire un repère qui amène de la régularité et donc de la légèreté dans leur trajectoire linéaire. En effet, après le départ de Tereza de Zurich, c'est Karénine qui permet d'apporter de la légèreté lors des retrouvailles du couple, car il représente directement un retour à la routine, à la vie normale de tous les jours. Et lorsque Tereza et Tomas quittent Prague pour habiter en campagne, ils trouvent enfin une vie paisible, Tomas mettant fin à ses infidélités. [...]
[...] Au contraire, la vie animale décrite par Kundera est typiquement une vie cyclique, sur la base de l'éternel retour. En effet, la vie de Karénine s'appuie sur une routine, un emploi du temps La même trajectoire est répétée jour après jour et le moindre changement est mal vécu par le chien. Le déménagement à Zurich puis le retour à Prague marquent des ruptures dans cette routine, ruptures qui bousculent les rites et le déroulement circulaire du temps. C'est en effet ainsi que Kundera compare le temps animal du temps humain : pur l'homme, le temps est un mouvement linéaire vers l'avant, mais pour l'animal c'est un cycle, une boucle, comme celle tracée par les aiguilles d'une montre. [...]
[...] L'insoutenable légèreté de l'Être Milan Kundera (1982) Fiche de lecture Milan Kundera nait en 1923 à Brno, en actuelle République tchèque. D'abord communiste convaincu, puis opposant au totalitarisme soviétique, il fait des études de littérature et de cinéma à Prague et publie plusieurs œuvres en tchèque. Il émigre en France en 1975, devient professeur à l'Université de Rennes et obtient la nationalité française en 1981. L'année suivante, il finit la rédaction de son œuvre la plus connue, qui sera publiée en français deux ans plus tard : L'Insoutenable Légèreté de l'Être. [...]
[...] Il s'agit tout d'abord d'un amour désintéressé, elle n'attend pas de Karénine qu'il l'aime en retour. De plus, elle ne cherche pas à changer Karénine, elle le prend comme il est. Aussi, c'est un amour qu'elle a choisi contrairement à celui qu'elle porte à sa mère notamment. Enfin, c'est un amour très fort parce qu'il est empreint de cette nostalgie du Paradis, il n'est pas marqué par les conflits et les regrets, car il est cyclique et donc sans évolution. [...]
[...] Aussi, le personnage de Karénine est un prétexte pour Kundera pour parler d'amour. Il note d'abord que l'amour pour un animal n'est pas compris, car il parait très léger et s'attacher à un animal peut scandaliser plus qu'une infidélité tant cela parait idiot. Les pleurs de Tereza lorsqu'elle comprend que Karénine est condamné lui sont ainsi reprochés. Kundera explique ainsi comment, comme Descartes le prédisait, l'homme s'est fait maitre et processeur de la Nature en se distinguant de l'animal qui n'est qu'une machine animée hétéronome dont le seul intérêt est de produire de la viande. [...]
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