Ecrire sur l'identité, c'est un peu comme déambuler dans un champ de mines, y compris quand il s'agit de traiter d'une personnalité contemporaine qui a elle-même évoqué le sujet. Mais l'entreprise devient encore plus délicate quand c'est l'identité de personnalités historiques que l'on tente de comprendre. Quant à la question de l'identité sexuelle ou de l'orientation sexuelle, elle est sans doute la plus risquée sur laquelle on se puisse pencher.
[...] In Bed With Gore Vidal In Bed With Gore Vidal une biographie sexuelle de Gore Vidal par Tim Teeman Écrire sur l'identité, c'est un peu comme déambuler dans un champ de mines, y compris quand il s'agit de traiter d'une personnalité contemporaine qui a elle-même évoqué le sujet. Mais l'entreprise devient encore plus délicate quand c'est l'identité de personnalités historiques que l'on tente de comprendre. Quant à la question de l'identité sexuelle ou de l'orientation sexuelle, elle est sans doute la plus risquée sur laquelle on se puisse pencher. [...]
[...] Nous avons beaucoup à apprendre, donc, de Gore Vidal et de ses pairs. Une biographie signée Tim Teeman Tim Teeman, qui signe une nouvelle biographie de Gore Vidal, In Bed With Gore Vidal : Hustlers, Hollywood and the Private World of an American Master, aux éditions Magnus Book, fait dans ce livre ce qu'il jugeait auparavant impossible, et Gore Vidal aussi sans doute. Tim Teeman a non seulement exploré de manière très intéressante la sexualité de Gore Vidal, mais il expose en outre de manière tout à fait convaincante pourquoi les historiens se doivent de se pencher sur ce genre de question : en fait, il s'agit d'aider à comprendre le processus d'émergence d'une identité. [...]
[...] Réponse de Tim Teeman : connaissait des personnalités comme Harvey Milk ou Randy Shilts, et je suis tombé sur une copie du livre de Shilts The Mayor of Castro Street dans la maison de Gore Vidal. Mais ces auteurs développaient une parole de libération et d'égalité qui était juste tout à fait étrangère à Gore Vidal sur un plan tout à fait fondamental. Je ne crois pas qu'il s'agisse de haine de soi, vraiment pas. Mais il détestait les folles, les garçons efféminés, les ‘fairies' comme il le disait dans sa langue. C'était une forme d'homophobie. Une homophobie d'homosexuel. Il voyait les homosexuels comme autres'. Truman Capote était un homosexuel. [...]
[...] Je pense qu'il y a une sorte de pruderie de la part des gens quand il s'agit de parler de sexe. En terme de personnalités littéraires, il s'ajoute le fait que cela semble les réduire d'une certaine manière. Il y a l'idée qu'en parlant de la sexualité de quelqu'un, cela réduit ses réalisations, ou ce qu'on devrait savoir d'un auteur. Pourtant, connaître la sexualité de Gore Vidal, savoir ce qu'il fit sexuellement parlant, accroît notre connaissance de cet auteur. Gore, bizarrement, a rendu sa propre sexualité centrale dans son œuvre, dans la mesure où il l'a beaucoup évoquée sans pour autant jamais utiliser à son propre égard le terme gay C'est là tout le paradoxe d'un homme qui a beaucoup fréquenté le milieu homosexuel, pour ne pas dire les milieux gays américains, qui n'a jamais caché sa préférence pour les garçons, mais qui s'est toujours déclaré bisexuel ce que la plupart de ses proches tendent à démentir. [...]
[...] Une attitude ambivalente L'attitude de Gore Vidal envers son premier roman était ceci dit plus ambivalente qu'il n'y paraît. En même temps qu'il adorait ce livre qui lui avait procuré une notoriété immédiate, il le détestait puisqu'il lui avait construit une image scandaleuse qui l'empêcha de faire vraiment carrière dans la politique et de devenir potentiellement président des États-Unis. Finalement The City and the Pillar lui avait donné un nom, mais le lui avait enlevé dans le même temps. Quant à son attitude selon laquelle il n'existe pas de gens qui soient gays mais seulement des actes sexuels gays, cette pensée semble aujourd'hui extrêmement moderne. [...]
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