(...) Selon Imbert, il apparaît difficile de travailler la relation éducative dans une visée émancipatrice par la médiation-interpellation dans la situation de cours magistral, car cette dernière n'a pas de place pour émerger. La place de chacun est ici déterminée, la fonction défensive domine (chez l'enseignant comme chez l'enseigné), chacun restant dans son refuge faute d'interpeller son désir.
(...) Il ne suffit pas que les "échanges" existent au sein du rituel-classe pour parler de médiation, au sens de translation-altération. Il faut aussi que soit présente la création du nouveau pour enclencher le processus. De plus, l'effet médiation ne se joue pas dans l'immédiateté, ce n'est pas dans le coté qui se donne à voir que la médiation opère, c'est dans le travail du "négatif", c'est-à-dire hors de sa réalité et en imbrication avec d'autres médiations qu'elle prendra son sens et son efficacité.
(...) La médiation, comme moment d'interpellation, impulse une nouvelle construction symbolique du sujet (Imbert). Ce qui est visé ici, c'est le processus de transformation, de construction du sujet. En effet, c'est en intériorisant des objets "sociaux", en les interprétant symboliquement, que le sujet est en processus de questionnement, de changement (Kaes).
L'intervenant doit créer les conditions nécessaires à l'émergence de cette médiation-interpellation, s'il vise l'émancipation du sujet (médiation II). Comme le précise Imbert, c'est laisser la possibilité à chacun d'utiliser les espaces (espace "socialisé" et espace "refuge"), avec une alternance entre chacun d'entre eux. Ces mouvements mis en relief par Imbert peuvent être reliés aux stratégies identitaires mis en oeuvre par le sujet au sein d'un groupe (Lipiansky). Par exemple, Imbert évoque le mouvement parler/se replier qui peut être mis en lien avec l'affirmation/repli dont parle Lipiansky, dont la "toile fond" est le sentiment d'insécurité qui génère désir de maîtrise et de contrôle (...)
[...] De plus, Imbert précise que la pertinence de l'utilisation de l'espace refuge ne vaut que si, d'une part, l'alternance avec l'autre espace existe (socialisé) et que si d'autre part, cette utilisation relève d'un choix du sujet. Selon Lipiansky, si l'attitude de repli satisfait un désir de sécurité, elle entraîne au bout d'un certain temps une frustration. On comprend donc pourquoi Imbert précise qu'aucun dispositif ne garantit en lui-même, un effet médiation. Pour autant, le médiateur ne peut intervenir pour changer cette dynamique car les repères symboliques (Imbert) sont à la portée de tous, leur mise en place est celle du groupe et non celle venue d'un pouvoir extérieur. [...]
[...] Comme le précise Imbert, c'est laisser la possibilité à chacun d'utiliser les espaces (espace socialisé et espace refuge avec une alternance entre chacun d'entre eux. Ces mouvements mis en relief par Imbert peuvent être reliés aux stratégies identitaires mis en œuvre par le sujet au sein d'un groupe (Lipiansky). Par exemple, Imbert évoque le mouvement parler/se replier qui peut être mis en lien avec l'affirmation/repli dont parle Lipiansky, dont la toile fond est le sentiment d'insécurité qui génère désir de maîtrise et de contrôle. [...]
[...] Si l'on se place dans une vision mécaniciste, tel Crozier et Friedberg (analyse stratégique), le groupe ne peut être que dans un fonctionnement stratégique : les acteurs jouent un jeu qui consiste à obtenir le plus de pouvoir possible sur la zone d'incertitude. Si l'on se place dans une vision biologique, le groupe, comme les membres qui le composent, peut être envisagé comme un sujet, sujet de l'inconscient (psychanalyse-Kaes). On peut donc penser qu'il puisse, tout comme le sujet- individu, être générateur de négatricité (Ardoino) par la créativité, et être auteur de son propre cheminement au sein d'un dispositif, d'un cadre. [...]
[...] IMBERT F La médiation Vers une clinique du pédagogique, Vigneux : Matrice Mots clés : interpeller, délier, allier, translation-altération, processus dialectique I Résumé Selon Imbert, la médiation est un moment d'interpellation, amenant une nouvelle construction symbolique chez le sujet. La médiation comme interpellation La médiation comme interpellation s'entend ici comme inter-peller la parole et le désir en vue de l'émancipation du sujet. Interpellation Envisager la médiation Comme moment d'interpellation Caractéristiques de la médiation-interpellation Comme ouverture des possibles Deux manières d'envisager la médiation La médiation-interpellation et la question didactique Imbert envisage la situation en classe comme un moment privilégié à la mise en œuvre d'une relation éducative, qui s'inscrit dans une visée émancipatrice du sujet par l'introduction d'une médiation-interpellation. [...]
[...] Ces actions sont générées par la créativité des sujets, appelée négatricité. C'est cette dernière qui permettra au sujet de s'autoriser, et donc de cheminer, de vivre une transformation identitaire. L'individu sujet peut donc être dans un processus de construction identitaire, au sein d'un groupe qui fonctionne avec des rapports stratégiques, car il peut se placer au-delà des stratégies, en se reconnaissant dans les différentes facettes de son identité (Lipiansky). Toutefois, un groupe peut-il être dans autre chose que dans un fonctionnement stratégique ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture