Dans le roman de Balzac, Illusions Perdues publié entre 1836 et 1843, l'auteur peint deux fresques en parallèle, celle de la Province et celle de Paris et du monde journalistique.
Et si les deux milieux sont très différents sur bien des points, on remarque que les hommes et les femmes décrits par Honoré de Balzac sont des personnages hauts en couleur. Même si les femmes ne tiennent pas les rôles principaux du roman de Balzac, elles ont néanmoins, dans leur position d'amoureuses, une grande influence dans les agissements des hommes.
[...] Même s'il abandonne la lutte, il héritera finalement de la fortune de son père, qui le mettra à l'abri du besoin et lui permettra de vivre, certes modestement, mais tranquillement, jusqu'à la fin de ses jours. Si David est ambitieux et désire la fortune, c'est uniquement pour le bonheur de sa famille. Les ambitieux sans scrupules sont ceux qui font tout pour parvenir à leur but. On en trouve beaucoup dans le monde du journalisme que côtoie Lucien : ainsi, on ne compte plus le nombre de trahisons ou de pots-de-vin pour bénéficier de soutiens intéressants dans les carrières professionnelles des uns et des autres. [...]
[...] Finalement, Lucien n'a pas les moyens de son ambition : trop de faiblesses morales l'empêchent de faire évoluer sa position sociale. Si la justice est finalement rétablie pour les femmes, on remarque que chez les hommes, l'ambition la plus sage ne paye pas toujours et même les plus machiavéliques parviennent à leurs fins. Ainsi, alors que David est contraint de céder son invention aux Cointet, le traître Petit-Claud, grâce à un bon mariage, fait une brillante carrière dans la magistrature. [...]
[...] Nous étudierons ici les trois femmes les plus importantes d'Illusions Perdues : Madame de Bargeton, Eve Séchard et Coralie. À elles trois, elles réunissent les principales caractéristiques d'une femme. Madame de Bargeton représente l'ambivalence de la femme : alors qu'elle semble d'abord avoir une bonne influence sur Lucien, elle va finalement se révéler néfaste à la fois pour sa vie personnelle et sa carrière. Au début, Madame de Bargeton se place en mentor du fait de sa suprématie. Elle est en effet de seize ans son aînée, d'origine noble et donc supérieure par rapport au jeune provincial qu'est Lucien. [...]
[...] Exclue du monde des artistes et ayant rejeté son riche protecteur, la mort est alors sa seule issue. Alors que les premières impressions sous-entendaient la générosité de Madame de Bargeton, la misère d'Eve et la superficialité de Coralie, le vent tourne au fur et à mesure des pages. Eve et Coralie trouvent grâce dans le roman à cause de leurs sacrifices et de leur dévouement tandis que Madame de Bargeton, initialement influente et ambitieuse apparaît comme un personnage plutôt néfaste. [...]
[...] Mais l'ambition sans principes n'épargne pas les entrepreneurs provinciaux. Ainsi, les Cointet n'hésitent pas à mentir ou à espionner David pour récupérer l'invention de leur rival. De la même manière, Petit-Claud trahit sans hésitation David et Eve Séchard en les lançant dans des procédures judiciaires longues, compliquées et très coûteuses. Châtelet, lui, ne trahit pas de la même manière que peuvent le faire ces deux provinciaux. Sa réussite est plutôt faite d'opportunisme, de finesse et de chance. Alors qu'on le croit à un moment déchu, tous ses espoirs sont finalement réalisés : à la fin du roman, il épouse Madame de Bargeton, se retrouve Comte du Châtelet et même préfet de la Charente. [...]
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