L'Île des Esclaves, Scène IX, Marivaux, résolution du conflit social, succès de l'utopie
Dans cette scène, Arlequin et Iphicrate ne cessent de lancer des accusations :
- Iphicrate à Arlequin : « nouvelles insultes » (l.2), « indignité » (l.10), « audace » « mépris » (l.16), « milles injures » (l.22), « tu n'es qu'un ingrats » (l.33)
- Arlequin à Iphicrate : « avoir eu mal toute ma vie » (l.14), « tu me faisais battre » (l.24), « mauvaise humeur » « autorité » « peu de cas » (l.32), « tu n'as jamais su le tien pour moi » (l.38), « jamais tu n'as partagé la mienne » (l.39).
[...] Je te le pardonne (l.41) manifeste la sagesse, la grandeur d'âme. Arlequin pousse sa générosité jusqu'à s'accuser lui-même (l.51-53) : c'est ma faute Par son exemple, Arlequin pousse Iphicrate à devenir lui-même sensible et généreux ce qui était le but proclamé par Trivelin. [...]
[...] La comparaison l.39-40 montre la supériorité morale d'Arlequin : le cœur meilleur que toi tu m'as battu tu me pardonnes je t'ai raillé fais en profit supériorité d'Arlequin qui apparaît ici comme généreux et qui donne une leçon. II/ L'irruption pathétique et du lyrique dans la comédie La rupture de ton Au début de la scène, on retrouve le comique habituel maître/valet redoublé par l'inversion des rôles. Arlequin a perdu sa gaité et son ironie. Il est touché par les discours d'Iphicrate. Dans la suite de la scène, les plaisanteries ont disparu, le ton devient sérieux jusqu'à l'attendrissement final. La plainte d'Iphicrate commence à la l.8 sur un ton pathétique. [...]
[...] L'Île des Esclaves - Marivaux Scène IX : La résolution du conflit social Problématique : Comment cette scène de confrontation résout-elle le conflit social et réalise-t-elle l'utopie ? Une scène de confrontation L'échange d'accusation Dans cette scène, Arlequin et Iphicrate ne cessent de lancer des accusations : - Iphicrate à Arlequin : nouvelles insultes indignité (l.10), audace mépris (l.16), milles injures (l.22), tu n'es qu'un ingrats (l.33) - Arlequin à Iphicrate : avoir eu mal toute ma vie (l.14), tu me faisais battre (l.24), mauvaise humeur autorité peu de cas (l.32), tu n'as jamais su le tien pour moi (l.38), jamais tu n'as partagé la mienne (l.39) Arlequin est en position de force. [...]
[...] Evolution des désignations de mon cher Arlequin à mon cher ami La comparaison des personnages ne manifeste plus leur opposition mais leur équivalence (l.50-51) : idée que c'est la position de pouvoir qui rend l'Homme mauvais, dur, orgueilleux, injuste. Une fois cette position abolie, seul demeure la sincérité et l'amitié. La leçon de vertu d'Arlequin Iphicrate énonce le rôle d'Arlequin : montrer l'exemple d'un attachement qui les eût touchés (l.34) Cet exemple, plus qu'aux camarades d'Arlequin, d'adresse en réalité à Iphicrate. En effet, Arlequin résout le conflit social par sa grandeur morale. Le cœur meilleur que toi (l.40) montre la bonté d'Arlequin et la compassion. [...]
[...] III/ Le succès de l'utopie : le conflit social résolu par l'amitié La fin du jeu Progression de la scène : - Au début, Arlequin est encore dans le jeu je voulais te faire commandement l.4, je te défends de mourir l.12) - Pendant l'affrontement, le jeu est suspendu (à partir de la l.14) - Arlequin met fin au jeu définitivement à partir de la l.39 : eh bien ! va les didascalies s'approchant l'embrassant montrent que le conflit des personnages est terminé ; il déshabille son maître (l.56), rendez-moi mon habit (l.58) montrent que les personnages reprennent leur identité. Mais le jeu a rempli son rôle : même si les personnages reprennent leurs habits, les relations sociales sont modifiées. [...]
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