Comédie en un acte et en prose de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763), créée à Paris par les comédiens-italiens le 5 mars 1725, et publiée à Paris chez Pissot la même année.
L'Île des esclaves n'est pas la première incursion de Marivaux dans le genre utopique, en croissance régulière depuis Thomas More, et en passe d'exploser au XVIIIe siècle. Les Effets surprenants de la sympathie (1712-1713), son roman de jeunesse, conte l'histoire d'Emander, naufragé dans une île qu'il civilise. Il n'est pas non plus le premier à porter sur la scène italienne la revendication philosophique et sociale: Arlequin sauvage (1721) et Timon le Misanthrope (1722), de Delisle de La Drevetière, comptent parmi les grands succès du Théâtre-Italien, en compagnie de l'Île des esclaves. Elle n'entra pourtant au répertoire de la Comédie-Française qu'en 1939.
[...] Comme Iphicrate lui explique que la coutume dans cette île est de tuer les maîtres ou de les rendre esclaves, Arlequin refuse désormais de lui obéir. Trivelin désarme Iphicrate, qui menaçait son esclave de son épée, et ordonne l'échange, pour trois ans au moins, des noms et des rôles; car on ne tue plus les maîtres, on veut les guérir. Trivelin demande à la servante Cléanthis de tracer le portrait de sa maîtresse Euphrosine elles aussi naufragées du même vaisseau et il promet d'abréger l'épreuve thérapeutique si Euphrosine reconnaît la vérité de ce portrait; il soumet Iphicrate au même traitement. [...]
[...] C'est pourquoi peut-être l'action se déroule entre la mer et quelques maisons, au bord de la cité utopique, au bord de l'eau purificatrice. Sur cette plage entre deux mondes, qu'on appelle une scène, seule cité où nos rêves s'incarnent. Le salut ne vient pas d'une réorganisation rationnelle de l'espace et du temps social, mais de la libre expression des cœurs, brusquement sensibles, grâce à l'inversion des positions, à la pitié et au pardon chez les serviteurs, à un remords un peu plus embarrassé chez les maîtres. [...]
[...] La pièce raconte ses avatars au milieu d'une société fondée sur des principes que sa philosophie lui interdit de respecter. Dom Juan est un épicurien, sûr de soi, au milieu d'un monde d'ignorants dont il veut profiter pour assouvir sa soif de vie, de jouissances et de plaisir. Ce jeu sera facilité à ses débuts par ses bonnes manières, son charme et son appartenance à la haute société du pays. Au fil de la pièce, on lui découvre de nombreux adversaires dont il ne se débarrassera que par des promesses hypocrites. [...]
[...] Les jeunes filles contraintes sont poussées au bord du suicide. Pour cet auteur, le mariage réussi est celui qui apporte le bonheur, c'est à dire la liberté à deux. Choix d'un passage : scène 6 ; le théâtre dans le théâtre Je trouve que cette pièce décrit les avatars d'un Dom Juan qui prétend vivre comme un nouvel Alexandre le Grand dans sa frénésie de conquêtes à travers le monde. Dom Juan à l'apogée de son art à l'accomplissement de sa philosophie devient au fil du texte le chasseur réduit au rôle de gibier. [...]
[...] «Lettres sur les habitants de Paris», dans le Nouveau Mercure «Pensées sur différents sujets» (le Nouveau Mercure). «Lettres contenant une aventure» (le Nouveau Mercure) L'Amour et la Vérité, comédie jouée à la Comédie-Italienne. Arlequin poli par l'amour, comédie (Com.-Ital.). Annibal, tragédie jouée à la Comédie- Française Début de la publication du Spectateur français, sur le modèle du Spectator anglais. Le journal paraîtra jusqu'en La Surprise de l'amour, comédie (Com.-Ital.) Le Prince travesti, comédie (Com.-Ital.). La Fausse Suivante, comédie (Com.- Ital.). [...]
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