Les problèmes d'immigration et d'identité nationale se posent non seulement en France, mais plus généralement dans l'Europe tout entière. Contrairement à ce que prétend l'actuel président français, l'on traite de ce problème depuis plus de deux décennies. Face à cette idée reçue, cet ouvrage se propose de dénoncer la récupération politique de l'identité nationale visant à stigmatiser les immigrés, présentés comme les « autres » (...)
[...] Royal, dans sa campagne, accorde une moindre place à l'identité nationale et à l'immigration. Elle insiste sur l'éducation, la violence, le pouvoir d'achat et l'environnement. Cela a permis de réactiver le clivage droite/gauche car depuis un siècle, la droite a privilégié le national et la gauche le social Chez Royal, ce n'est plus la classe ouvrière qui constitue la résistance mais la femme. Le féminisme, dans le discours de Royal joue le même rôle que les valeurs républicaines dans celui de Sarkozy. [...]
[...] La campagne du candidat UMP a été marquée par l'importance de l'identité nationale et de l'immigration. Ma France, c'est une nation qui revendique son identité, qui assume son histoire L'immigration a été un thème majeur de sa campagne car il était jugé l'homme le plus crédible sur ce point et d'autre part, il voulait attirer l'électorat lepéniste. M. Sarkozy affirme que personne avant lui n'a osé parler de l'identité nationale et qu'il était le premier à s'engager sur un sujet jugé tabou. [...]
[...] C'est dans ce contexte que se répand l'expression identité nationale dans le vocabulaire politique. Il est alors question de récuser l'assimilation aux États-Unis, affirmant le droit à la différence et la reconnaissance des identités. Ceci trouve un écho en France où des militants Corses ou Bretons remettent en cause l'identité nationale française, réclament leur libération et luttent pour la reconnaissance de leur identité nationale A ceux-ci s'ajoutent d'autres minorités souhaitant la reconnaissance ou la réhabilitation de leur identité: juifs, Arméniens ou travailleurs immigrés. [...]
[...] C'est ainsi qu'en promouvant l'identité nationale, la III° a favorisé le processus de différenciation des affiliations des nationaux, leur permettant de s'identifier à nombre de groupes sociaux. Les premiers à avoir compris l'enjeu porté par l'identité nationale sont les socialistes. En effet, ceux-ci ont mobilisé la classe ouvrière que la révolution industrielle a constituée. Cette mobilisation a été importante car favorisée par le développement et la démocratisation de la presse. Face à cette politisation de la classe ouvrière, la droite a opté pour une politisation de l'identité nationale: selon la droite, un Français l'est non seulement juridiquement, mais il doit aussi être de souche française. [...]
[...] C'est durant cette période que la définition de l'identité nationale est fixée en France par E.RENAN. Par ailleurs, la crise économique est à son paroxysme en 1880: elle impose aux États des mesures protectionnistes. C'est ainsi que la nationalité française devient un enjeu juridico-militaire: l'on doit différencier Français et étrangers afin de pouvoir mobiliser les premiers en cas de menace. Chaque État va ainsi légiférer en matière de nationalité (1889 en France). A partir de là, tout étranger constitue une menace pour la nation: ici, la trahison. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture