L’idée d’apocalypse dans les "Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire

Résumé du document

L'apocalypse dans la Bible est relatée par St Jean de Patmos qui est le messager entre Dieu et les hommes pour annoncer : la Révélation. On se souvient notamment du passage biblique avec la vision des quatre chevaliers, qui annonce la mort mais également la famine pour les peuples. Autrement dit, le livre de l'apocalypse est un éternel combat entre le Bien et le Mal. Combat qui se terminera par le jugement de Satan, du Mal et par la restauration du paradis et de la "Cité d'Or".

Ce livre de l'apocalypse est un texte fondateur, car celui-ci est en quelque sorte l'origine de la vision manichéenne du monde. Et ce manichéisme est présent partout, dans tous les domaines, notamment dans le domaine littéraire. En effet, dans les Châtiments de Victor Hugo, les poèmes « Nox » et « Lux » font l'ouverture et la fermeture de l'œuvre, un passage de l'obscurité à la lumière, du chaos à l'espoir. Il en est de même pour le recueil Les Fleurs de Mal de Charles Baudelaire. Ce recueil sera l'objet de notre analyse, afin de montrer en quoi une œuvre littéraire telle que Les Fleurs du Mal reprend les thèmes de l'apocalypse. Ainsi, nous comparerons le conflit intérieur de Charles Baudelaire avec le conflit entre Ciel et Enfer. Aussi, la façon dont le recueil poétique de Baudelaire pourrait être vu comme écho aux concepts de chaos et d'espoir dans le livre de l'apocalypse.

Extraits

[...] Aussi, la façon dont le recueil poétique de Baudelaire pourrait être vu comme écho aux concepts de chaos et d'espoir dans le livre de l'Apocalypse. I. Un perpétuel conflit intérieur à l'image du combat entre le Ciel et l'Enfer Face à la religion, on n'a jamais vraiment su de quel côté, du Bien ou du Mal, se situait le poète Charles Baudelaire. Le recueil Les Fleurs du Mal nous le montre bien. Le poème "Bénédiction" ouvre la première partie du recueil. Cette "Bénédiction" est en fait une véritable méditation sur la condition du poète parmi les hommes. [...]

[...] L'association du beau à ce qui est mal, à ce qui semble laid, revient en quelque sorte à faire l'éloge du mal. Le titre du recueil va également dans ce sens: Les Fleurs du Mal est un titre quelque peu antithétique -comme peut l'être le rapport de Baudelaire à la religion, du fait que les fleurs sont comparables aux hommes qui sont des créations de Dieu, mais qui à la fois semblent tournées vers le mal. Les Fleurs du Mal seraient alors un combat entre le Bien et le Mal, où le Mal semblerait l'emporter. [...]

[...] Mais où le livre de l'Apocalypse est fondateur, Les Fleurs du Mal semblent en être la négation. Ainsi, le tourment de Baudelaire par rapport à sa croyance est en quelque sorte un combat manichéen intérieur. Combat qui n'est pas sans rappeler l'opposition entre Dieu et Satan dans le livre de l'Apocalypse. Mais au-delà de cela, le recueil poétique représente les deux éléments fondateurs de l'Apocalypse: le chaos et l'espoir. II. Le recueil des Fleurs du Mal comme représentation du chaos et de l'espoir dans le livre de l'Apocalypse Dans le livre de l'Apocalypse, la mort et la misère guettent les peuples. [...]

[...] Ce livre de l'Apocalypse est un texte fondateur, car celui-ci est en quelque sorte l'origine de la vision manichéenne du monde. Et ce manichéisme est présent partout, dans tous les domaines, notamment dans le domaine littéraire. En effet, dans les Châtiments de Victor Hugo, les poèmes Nox et Lux font l'ouverture et la fermeture de l'oeuvre, un passage de l'obscurité à la lumière, du chaos à l'espoir. Il en est de même pour le recueil Les Fleurs de Mal de Charles Baudelaire. [...]

[...] Le livre de l'Apocalypse étant un texte fondateur de notre religion, et Les Fleurs du Mal se présentant comme une remise en question de cette vision manichéenne. Mais il y a malgré tout chez Baudelaire des points présents dans le livre de l'Apocalypse: le chaos et l'espoir. Ainsi, on pourrait dire que la poésie baudelairienne est quelque peu apocalyptique, englobant une vision du monde plutôt chaotique avec malgré tout, l'espérance d'un monde meilleur. On pourrait en dire de même du recueil "Une saison en enfer" de Rimbaud qui est la conséquence de sa relation apocalyptique avec Verlaine . [...]