Le double dans "Ruy Blas" de Victor Hugo

Résumé du document

L'attention du spectateur se porte surtout dur DC dont l'identité est la plus incertaine. Il est comme une coquille vide propre à cueillir toutes les identités. En effet, il est à la fois Matalobos et DS, car il porte leurs manteaux. Il est le double de DS quand celui-ci manigance son plan. Quand DS fait rédiger à RB le billet destiné à faire tomber la reine dans son piège, il ordonne : « Signez César, c'est mon nom d'aventure. » (I, 4,493) (...)

Extraits

[...] Tous les deux on été rivaux dans la carrière littéraire et en amour. Eugène a été interné à l'asile de Charenton peu après le mariage de Victor avec Adèle Foucher, qu'il avait aimée lui aussi. Or VH écrit Ruy Blas un an après la mort de son frère. Autrement dit, la pièce serait une manière de dire sa culpabilité à l'égard de son frère. Une vision de l'homme RB a deux doubles : DC, fraternel et généreux ; DS diabolique et malfaiteur. [...]

[...] RB est issu du peuple, mais a de la valeur et de l'intelligence. Il est une ver de terre amoureux d'une étoile Vision romantique, mais aussi politique : la reine est une femme comme Casilda/ . RB peut aussi bien être un valet qu'un grand seigneur, il suffit pour cela qu'il change de nom et d'habit. Autrement dit la pièce dit la vanité des rôles sociaux la vie est un théâtre ( cf Shakespeare) elle revendique l'égalité entre le peuple et la noblesse. [...]

[...] Par ailleurs, ce jeu sur le double permet des jeux sur le nom qui sont à la source de quiproquos à l'acte IV on confond le vrai et le faux DC. Le jeu sur le double souligne l'importance des costumes. On note en effet la facilité avec laquelle les personnages changent d'identité : il suffit à RB de revêtir le manteau de Salluste pour devenir un grand seigneur DS devient un laquais en enfilant l'habit de serviteur (III). DC revêt le manteau de Salluste sur le pourpoint volé du comte d'Albe (IV). [...]

[...] La reine et Casilda : reine et suivante, l'une mélancolique et l'autre joyeuse. DC et DS : nobles dévoyés, mais le premier est généreux, le second égoïste et vénal. Don César, un être sans identité L'attention du spectateur se porte surtout dur DC dont l'identité est la plus incertaine. Il est comme une coquille vide propre à cueillir toutes les identités. En effet, il est à la fois Matalobos et DS, car il porte leurs manteaux. Il est le double de DS quand celui-ci manigance son plan. [...]