Lantenac : c'est un haut vieillard, droit et robuste, à figure sévère, dont il eût été difficile de préciser l'âge, parce qu'il semblait à la fois vieux et jeune ; un de ces hommes qui sont pleins d'années et de force, qui ont des cheveux blancs sur le front et un éclair dans le regard ; quarante ans pour la vigueur et quatre-vingts ans pour l'autorité (...)
[...] -Cimourdain : Cimourdain est une conscience pure, mais sombre. Il a en lui l'absolu. Il a été prêtre, ce qui est grave. L'homme peut, comme le ciel, avoir une sérénité noire ; il suffit que quelque chose fasse en lui la nuit. La prêtrise a fait la nuit dans Cimourdain. Qui a été prêtre l'est. Ce qui fait la nuit en nous peut laisser en nous les étoiles. Cimourdain est plein de vertus et de vérités, mais qui brillaient dans les ténèbres. Son histoire est courte à faire. [...]
[...] Des renseignements sur l'auteur : Victor Hugo est né à Besançon en 1802. Fils d'un général de Napoléon, il suivit son père dans plusieurs expéditions et des campagnes, en Italie et en Espagne. Il se marie avec Adèle Foucher, son amour de jeunesse, avec qui il a cinq enfants. Mais il a aussi une maîtresse durant une grande partie de sa vie: Juliette Drouet. Son talent littéraire est reconnu très tôt et il lance "les Odes" en 1822. Dès lors, il multiplie les créations. [...]
[...] Le vêtement de paysan que portait ce vieillard était, comme pour ajouter à une vraisemblance cherchée et voulue, usé aux genoux et aux coudes, et paraissait avoir été longtemps porté, et le manteau de mer, de grosse étoffe, ressemblait à un haillon de pêcheur. Ce vieillard a sur la tête le chapeau rond du temps, à haute forme et à large bord, qui, rabattu, a l'aspect campagnard, et, relevé d'un côté par une ganse à cocarde, a l'aspect militaire. Il portait ce chapeau ras baissé à la paysanne, sans ganse ni cocarde. [...]
[...] Il a dans la joue un tic nerveux qui devait le gêner pour sourire. Il est poudré, ganté, brossé, boutonné ; son habit bleu clair ne fait pas un pli. Il a une culotte de nankin, des bas blancs, une haute cravate, un jabot plissé, des souliers à boucles d'argent. -Danton et Marat : Ces deux autres hommes sont, l'un, une espèce de géant, l'autre, une espèce de nain. Le grand, débraillé dans un vaste habit de drap écarlate, le col nu dans une cravate dénouée tombant plus bas que le jabot, la veste ouverte avec des boutons arrachés, est botté de bottes à revers et a les cheveux tout hérissés, mais on voit un reste de coiffure et d'apprêt ; il y a de la crinière dans sa perruque. [...]
[...] La science a démoli sa foi ; le dogme s'est évanoui en lui. Alors, s'examinant, il s'est senti comme mutilé, et, ne pouvant se défaire prêtre, il a travaillé à se refaire homme, mais d'une façon austère ; on lui a ôté la famille, il a adopté la patrie ; on lui a refusé une femme, il a épousé l'humanité. Cette plénitude énorme, au fond, c'est le vide. -Robespierre : Il est pâle, jeune, grave, avec les lèvres minces et le regard froid. [...]
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