C'est dans un univers tourmenté, oscillant entre libertés et frustrations, que Guy de Maupassant évoluera toute sa vie. Le jeune homme naît en 1850 au château de Miromesnil (près de Dieppe) d'une mère cultivée et passionnée, Laure Le Poitevin et d'un père volage Gustave de Maupassant. Il assistera dès son plus jeune age, aux disputes incessantes de ses parents qui finiront par se séparer en 1863.
L'adolescent vit aux cotés de sa mère qui sera pour lui une véritable source d'inspiration: elle lui transmettra son goût pour les arts et les Lettres, mais c'est également à ses cotés que Maupassant aura sa première expérience de la folie et de la maladie (En effet sa mère tentera de mettre fin à ses jours ce qui affectera beaucoup l'auteur). Maupassant est également confronté au fantastique: il sauve le poète anglais Swinburne de la noyade et pour le remercier, il l'invite à déjeuner dans sa villa. Le décor de la maison le séduit: les ossements, les têtes de mort, les tableaux et une main écorchée ouvrent l'horizon du fantastique.
En 1887 il publie le Horla et fait découvrir au lecteur l'univers fantastique. Dans la nouvelle du même nom, Il fait l'analyse de la progression de la folie chez un personnage qui finira par être dépossédé de lui-même.
La folie semble passionner l'auteur, puisqu'il la met en scène pratiquement dans tout le Horla. De plus en introduisant cette notion dans une nouvelle, Maupassant a conscience qu'il prend des risques et déclare: « J'ai envoyé aujourd'hui à Paris le manuscrit du Horla ; avant huit jours, vous verrez que tout les journaux publieront que je suis fou. A leur aise, ma foi, car je suis sain d'esprit, et je savais très bien, en écrivant cette nouvelle, ce que je faisais. C'est une œuvre d'imagination qui frappera le lecteur et lui fera passer plus d'un frisson dans le dos car c'est étrange ».
Face à cette déclaration, le lecteur se trouve quelque peu dérouté, il sait qu'il se trouve face à quelque chose d'exceptionnel...et nous nous demanderons en quoi le Horla de Maupassant est-il un recueil novateur?
Nous verrons dans une première partie que la nouvelle le Horla de Maupassant est un récit dramatique dont la tension ne cesse de monter afin de maintenir le lecteur dans un état de peur permanent, nous étudierons ensuite l'univers fantastique, et nous verrons enfin en quoi Maupassant innove avec son recueil.
[...] En effet il est un des premier à accorder à l'âme humaine une place centrale dans son œuvre, il la définit comme un sanctuaire, Moi secret . asile des inavouables idées de tout ce que l'on cache, de tout ce que l'on aime, de tout ce que l'on veut celer à tous les humains L'auteur exprime grâce au fantastique les pulsions refoulées, par exemple dans le Horla on notera : le désir de faire mal et de tuer l'autre, le sentiment de folie qui progresse et envahit l'être . [...]
[...] Le premier pas, le grand pas est fait. Nous avons rejeté le mystérieux qui n'est plus pour nous que l'inexploré. Dans vingt ans, la peur de l'irréel n'existera plus, même dans le peuple des champs. Il semble que la Création ait pris un autre aspect, une autre figure, une autre signification qu'autrefois. De là va certainement résulter la fin de la littérature fantastique Guy de Maupassant, article publié dans le Gaulois, le 7 Octobre 1883 Maupassant dans cet article, extrait du périodique le Gaulois publie cet article intéressant sur le fantastique, l'auteur y expose ses craintes et surtout sa peur que la littérature fantastique disparaisse. [...]
[...] Ce qui caractérise Maupassant c'est sa volonté de rendre compte de l'âme humaine. Pour cela l'auteur créer un univers réaliste à l'extrême : en utilisant la forme du journal intime le lecteur connaît avec précision la date et le moment du jour, ce qui rend le propos vraisemblable. De plus l'épisode particulier du Mont Saint Michel introduit un autre élément réel dans l'univers du narrateur. C'est donc dans notre monde que Maupassant va introduire sa réflexion sur la folie, qu'il va tenter de rendre compte des comportements humains. [...]
[...] Il se trouve ensuite pris de paranoïa et croit qu'il est suivi par quelqu'un. Il semblerait que le narrateur éprouve les premiers symptômes du mal, qu'il ressente l'approche d'un être invisible. Le 4 juillet la créature apparaît : j'ai senti quelqu'un accroupi sur moi, et qui buvait ma vie entre mes lèvres Pour la première fois le narrateur personnifie son mal en disant quelqu'un Il ne cessera de croire qu'il est réellement possédé et appellera son mal le Horla. Qui est réellement ce Horla ? Et d'ailleurs existe-il vraiment ? [...]
[...] Sont-ils en phase de devenir fous ? (Si l'on prend l'exemple de la nouvelle le Horla, extraite du recueil de Maupassant, le personnage principal croit devenir fou, croit être atteint de violentes hallucinations, cependant ce qui le (et nous) trouble c'est qu'il possède toute sa raison, que son esprit n'est pas malade). La littérature fantastique semble être la littérature de l'insaisissable, du doute et Todorov dans son introduction à la littérature fantastique dit : Le fantastique, c'est l'hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel tout est dit ! [...]
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