Axel Kahn se définit lui-même en début de son essai intitulé Et L'Homme dans tout ça ?, comme un biologiste, un médecin et un conseiller d'entreprises de biotechnologies. Pour pleinement saisir le propos que nous allons suivre précisons que ce grand spécialiste français des maladies génétiques, directeur de recherche de l'INSERM, était aussi, lors de la parution de l'ouvrage, membre du Comité consultatif national d'éthique. Pour analyser et discuter le message du texte il ne faut enfin pas en oublier le sous-titre, "Plaidoyer pour un humanisme moderne", faisant de son auteur un avocat, un citoyen engagé, mettant sa double vision de scientifique et d'intellectuel (engagement du scientifique qu'il trouve trop rare) au service de convictions que nous tenterons de comprendre (...)
[...] Ces solutions sont solides car à la fois basées sur des justifications théoriques solides (même si certains mériteraient d'être mieux définis, la dignité par exemple est un concept qui demanderait à être précisé), des choix assumés (celui de l'universalisme par exemple) et un pragmatisme de rigueur pour répondre aux différentes situations. Axel Kahn assume dans la partie “introspection” que la question à laquelle il tente de répondre (Et l'Homme dans tout ça peut aussi et mérite aussi de recevoir, un traitement économique, et social. [...]
[...] Nous avons déjà tenté de porter un regard critique tout au long de la synthèse et de l'analyse des propos d'Axel Kahn, essayons à présent d'en discuter un peu les conclusions. Axel Kahn résume son entreprise en cinq mots : matérialisation, rationalisme, empirisme, discontinuité et solidarité. Chacun de ces termes a été justifié au long du texte pourtant aucun d'entre eux ou presque ne fait consensus a t-il vraiment une discontinuité entre l'Homme et le reste du vivant Ainsi si l'approche d'Axel Kahn est bien une approche argumentée elle est aussi une approche très engagée, y compris politiquement. [...]
[...] ) présentent les dimensions multiples des questions qui sont à la fois scientifiques, éthiques mais aussi politiques et économiques. La question de l'assurance par exemple va devenir centrale en termes financiers et sociaux lorsque des tests de sensibilité à différentes maladies vont se banaliser créant ainsi des phénomènes d'anti-sélection. Face à l'apparition de ces nouvelles dimensions Axel Kahn compte sur le résultat du débat démocratique, c'est à dire l'action politique, la création de normes et des efforts pour les faire respecter et entretenir ainsi la cohésion sociale. [...]
[...] Il cherche à démontrer que c'est parce qu'on avait oublié des aspects comme la légitimité des nouveautés que le dialogue entre scientifiques et citoyens ne s'est pas noué. La peur des OGM n'est pas, comme on le croit trop souvent, qu'une crainte pour sa sécurité mais aussi une interrogation sur des repères, des traditions et des valeurs dont l'aliment est par exemple un porteur négligé. Ces blocages sont dommageables car ils empêchent un dialogue et privent la société des bienfaits que peuvent apporter les avancées technologiques sans pour autant empêcher la menace. [...]
[...] Refaisant l'histoire de la reproduction sexuée, résumant ses mécanismes, l'auteur illustre “l'extraordinaire capacité de diversification culturelle et personnelle des comportements innés qu'offrent aux hommes et aux femmes leurs capacités mentales”. Cette question des genres lui permet d'expliquer en quoi la sélection naturelle n'a pas besoin d'une morale évolutionniste pour rendre compte des faits. Il donne entre autre l'exemple de la ménopause qui est restée car à une époque où l'espérance de vie n'atteignait pas 40 ans elle était neutre sur le plan évolutif. En terme d'évolution la question n'est donc pas pourquoi ? mais pourquoi pas ? [...]
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