Synthèse de Littérature sur l'importance des monstres dans L'Odyssée d'Homère.
[...] Puis ils meurent : ils ne sont plus qu'un monceau d'ossements putréfiés et de chairs racornies éprouvant ainsi dans toute sa force la puissance d'envoûtement de la poésie. Dans cet épisode, Ulysse court un péril grave, comme il n'en a jamais connu, pas même dans l'antre de Polyphème. Lui qui est l'incarnation de la mémoire, il s'apprête à oublier ; lui qui veut connaître, il découvre combien est terrible la faculté de savoir tout ce qui se passe sur la terre féconde ; lui qui charme, il apprend combien l'enchantement des Sirènes dépasse les facultés humaines ; lui qui veut être un héros épique, il comprend combien est ambiguë la joie d'en être un ; lui qui aime la vie, il comprend combien le désir de mort se cache aussi dans son cœur. [...]
[...] Beaucoup d'entre eux naissent de l'angoisse et la suscitent. Si l'on considère que les craintes témoignent d'une époque, c'est dire que l'esthétique des monstres, véritables préoccupations allégoriques, différent avec le temps : ils apparaissent, de manière privilégiée, comme signes d'autres choses et sont alors soumis au langage. Chaque monstre a provoqué des interprétations multiples, sages ou extraordinaires. Henri Michaux (Plume) écrit : Avec simplicité, les animaux fantastiques sortent des angoisses et des obsessions [ La fièvre fit plus d'animaux que les ovaires n'en firent jamais. [...]
[...] De même que dans l'Iliade le poète avait concentré l'action de la guerre de Troie dans la crise de quatre jours provoquée par la colère d'Achille, dans l'Odyssée, ce sont les derniers jours du voyage d'Ulysse qui constituent la partie centrale du poème, et les événements des dix années précédentes ne sont évoqués que par des retours en arrière, comme par exemple la construction du cheval de Troie et la chute de la ville, complétant ainsi le récit de la guerre de Troie. Composée de XXIV chants (constitués d'hexamètres dactyliques), l'action de l'Odyssée présente une structure complexe qui permet de distinguer plusieurs parties dans l'épopée : - la Télémachie (chants I à IV) Sur les conseils d'Athéna, Télémaque quitte Ithaque à la recherche de son père Ulysse. - le Retour d'Ulysse (chants V à XII) Dans cette partie, Ulysse raconte ses aventures chez les Phéaciens : il se décide à quitter la nymphe Calypso pour regagner Ithaque. [...]
[...] Cette escale d'Ulysse symbolise un danger particulier : l'oubli. Marquant l'accès du héros aux mondes inquiétants et inconnus que son parcours va désormais avoir à affronter, l'accueil bienveillant des habitants qui offrent la délicieuse nourriture de l'oubli, le lotos symbolise la première étape d'une vie, celle de la défaillance de la mémoire. En effet, sur le périple d'Ulysse pèse le danger permanent de la perte du souvenir et de l'abandon du désir de retourner dans sa patrie natale. Pour être homme, il faut pouvoir surmonter l'oubli, se souvenir de soi et des autres Par la suite, ce rappel sera inscrit en filigrane dans toutes les aventures. [...]
[...] Celui-ci, fou de rage, jette plusieurs rochers en direction du navire, et manque de peu de le broyer, puis réclame vengeance auprès de son père Poséidon, en le suppliant de faire en sorte qu'Ulysse ne rentre jamais au pays, ou bien, si le destin le lui permet, qu'il ne rentre chez lui qu'après de longues souffrances, sur un vaisseau d'emprunt, privé de tous ses compagnons, et qu'il ne trouve chez lui que des malheurs. Bien que créature physiquement monstrueuse, Polyphème n'est pas un barbare puisqu'il parle le grec homérique. Néanmoins, on constate que son mode de vie est paradoxal : il vit à l'âge d'or hellénique mais n'en est pas moins anthropophage. [...]
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