Lucien lui-même feint de raconter ses propres aventures, même s'il se révèle fort peu probable du strict point de vue autobiographique – et il le reconnaît lui-même en guise de frontispice – qu'il ait lui-même vécu ce qu'il raconte.
Au fil de ces aventures, il rencontre une kyrielle de personnages tous plus fantaisistes les uns que les autres, qui l'accompagnent chacun un bout de voyage : d'Endymion, le roi des Sélénites (habitants de la Lune), à Skintharos, négociant sicilien échoué dans le ventre d'une baleine, en passant par une foule de personnages mythologiques et grands savants de son époque. C'est moins leur caractère indépendant – peu développé, aucun ne prend de place véritablement prépondérante dans le récit – que leur nombre et la façon dont ils contribuent à la progression du voyage dans l'absurde grâce à des anachronismes multipliés et des références parodiques accessibles au seul connaisseur qui fait leur intérêt.
[...] Durant ce séjour, ils rencontrent toutes les grandes figures de leur temps et de la mythologie grecque. C'est l'occasion de délicieux passages parodiques où l'auteur s'en donne à cœur joie. En repartant, ils traversent les îles du Purgatoire où sont torturées les mauvaises âmes, puis l'île des Bucéphales (sorte de Minotaures) et celle des Jambes-d'Âne (femmes aux membres de mules qui séduisent et dévorent leurs hôtes), avant d'accoster enfin le Nouveau Monde dont Lucien se promet de faire le récit dans un prochain livre qu'il ne prit jamais la peine d'écrire Les particularités d'écriture - L'œuvre est divisée en deux parties, correspondant semble-t-il chacune au temps d'une lecture publique donnée par Lucien. [...]
[...] - Car nous étions nous aussi des hommes, nous avons grandi sur terre, et nous voilà devenus des êtres marins ; nous voguons de conserve avec ce monstre qui nous enferme dans ses flancs, sans savoir au juste ce qui nous arrive : en bonne logique, nous sommes morts, mais en bonne foi, nous sommes vivants. [...]
[...] Après conclusion d'un traité de paix entre les deux peuples, les voyageurs reprennent la mer et sont engloutis par une baleine. Ils prennent là encore part à une guerre entre les différents groupes peuplant le ventre du cétacé. Une fois la victoire remportée, ils restent prisonniers du monstre pendant encore dix-neuf mois. - Seconde partie Les voyageurs s'échappent de la baleine en allumant un grand brasier à l'intérieur d'elle. Ils naviguent –presque sans heurts jusqu'à aborder une île idyllique qui se révèle être le légendaire pré d'asphodèles, puis les Champs Élysée, où vivent les âmes heureuses des grands hommes. [...]
[...] Histoires Vraies, de Lucien 1 Carte d'identité de l'œuvre - Auteur : LUCIEN - Parution : Grèce antique (IIe siècle apr. J.-C.) - Genre : Roman d'aventures - Registre : Parodique 2 Les personnages - Le narrateur : Lucien lui-même feint de raconter ses propres aventures, même s'il se révèle fort peu probable du strict point de vue autobiographique et il le reconnaît lui-même en guise de frontispice qu'il ait lui-même vécu ce qu'il raconte. - Au fil de ces aventures, il rencontre une kyrielle de personnages tous plus fantaisistes les uns que les autres, qui l'accompagnent chacun un bout de voyage : d'Endymion, le roi des Sélénites (habitants de la Lune), à Skintharos, négociant sicilien échoué dans le ventre d'une baleine, en passant par une foule de personnages mythologiques et grands savants de son époque. [...]
[...] Il ridiculise avec un malin plaisir les codes du voyage fantastique, décrivant des personnages et des lieux aux dimensions irréelles, des situations absurdes, et réalise par là même ce qui peut être considéré comme la première satire littéraire de l'Histoire. De plus, le caractère trivial qui forge le style de l'œuvre préfigure les premiers auteurs vulgaires (c'est-à-dire écrit en langue du peuple, en langue orale), notamment Rabelais et son Gargantua Anecdotes - Dans l'ouverture, l'auteur donne son œuvre pour un simple divertissement de l'esprit parmi des œuvres sérieuses, par analogie à la relaxation aussi importante pour le sportif que l'entraînement. Il convient pourtant de noter que Lucien écrivit peu d'œuvres sérieuses pas davantage qu'il ne fut sportif ! [...]
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