Une histoire du diable, Robert Muchembled, démon, sorcière, figure polymorphe, église, catholique, États-Unis, charlantan, Alscace
La représentation du diable évolue en fonction des époques historiques : figure maléfique de la religion chrétienne puis image de la révolte romantique, le diable est devenu, sous l'action de l'individualisme moderne, une entité polymorphe.
[...] Mais si en France les conditions n'étaient pas vraiment réunies pour un engouement généralisé, le diable conserve toujours une population rurale qui éprouve l'angoisse de l'exclusion sociale. Il fascine cependant bien davantage un public cultivé, vivant dans les villes, et cherchant un réconfort qui le livre à des profiteurs. Ainsi, toutes les classes sociales font régulièrement appel peu ou prou ou aux forces de l'irrationnel. [...]
[...] Mais en fait ce sont surtout les scientifiques qui se mettent à croire au diable : Exemples ; greffe maléfique d'origine étrangère face à l'indifférence religieuse croissante : il reste dans les campagnes et revient dans l'imaginaire des villes. Approfondissement du rapport des gens de la ville avec le mal. Résumé 400 mots La représentation du diable évolue en fonction des époques historiques : figure maléfique de la religion chrétienne puis image de la révolte romantique, le diable est devenu, sous l'action de l'individualisme moderne, une entité polymorphe. [...]
[...] En réalité, selon les pays et les régions, les cas de possession s'expliquent souvent par des traditions culturelles comme en Alsace ou pour des raisons historiques comme en Belgique où la figure du diable a été utilisée dans un souci de reconquête religieuse des âmes. Mais aujourd'hui, les cas de possession sont liés à l'angoisse que les individus éprouvent diversement dans leur vie en société. On rencontre ainsi des esprits éminents, philosophes, scientifiques et hommes politiques qui cèdent aux tentations de l'occulte sous toutes ses formes. Dans les années 80 et 90, le démon a d'ailleurs fait une réapparition remarquée aux Etats-Unis. [...]
[...] Cette évolution du diable accompagne le recul des autres grands mythes ainsi que la disparition des grands affrontements idéologiques de l'Histoire. Elle permet d'observer que son image traditionnelle, en terre catholique, ne cadre plus avec l'idée du mal au début du 3ème millénaire, au point que le diable est parfois associé à des caractéristiques positives voire attractives. En revanche, dans les pays protestants comme l'Allemagne ou les Etats-Unis, il a gardé tout son pouvoir et il se manifeste de toutes les manières possibles, aussi bien dans la politique étrangère américaine que dans l'industrie du film et les médias. [...]
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