La fable est un récit fictif à visée didactique, et à ce titre, « le Héron et la Fille » en constitue une parfaite illustration.
Inspirée de l'oiseleur et le pinson, d'Abstémius, cette fable s'en détache par le sujet de l'apologue : l'oiseleur n'est jamais content du résultat de ses chasses, est remplacé chez le poète français par un héron.
Dans une première partie, nous analyserons pourquoi et par quels procédés les animaux sont dotés de sentiments et de comportements humains en s'attachant particulièrement sur le monde animal qui apparaît divisé et sur le comportement dédaigneux du héron (I). Puis, dans une seconde partie, nous analyserons l'apologue en se penchant sur le sens de la morale et sur l'utilité d'une fable double (II).
[...] Le héron incarne ce que l'on appelait les précieuses au XVIIème siècle. Les précieuses étaient des femmes qui adoptaient cette attitude nouvelle et raffinée envers les sentiments. II L'Apologue Fable double : en réalité la fontaine s'est inspirée des humains pour écrire une fable animalière Met à jour son mode d'écriture : les fables doubles ça regroupe à la fois la fiction, le discours direct au lecteur, des animaux et des hommes. le sens de l'apologue Au vers on voit que le conteur éprouve de l'ignorance et de l'incertitude par rapport au héron "je ne sais où". [...]
[...] Alors que l'oiseau n'avait qu'à prendre (vers il est maintenant l'objet, la proie de son désir : la faim : la faim le prit (vers 25). Le héron maintenant soumis à la faim va devoir renoncer à l'image qu'il se faisait de lui, image chimérique, fausse et narcissique. Le héron regarde maintenant autre chose que lui-même après s'être longuement complu de son image. Mais les objets du désir, naguère nombreux, sont désormais absents au vers 24. Le héron assiste à un renversement : il était sujet, il devient un objet de la faim. [...]
[...] La Fontaine ne donne aucune précision sur le jour un jour la destination allait je ne sais où il côtoyait une rivière (vers donnant le sentiment au lecteur que le Héron n'obéit qu'à lui –même, en dépit de l'auteur. La carpe et le brochet ne comportent pas de majuscules contrairement au héron, cela ajoute à la position de domination qu'occupe le héron. La Fontaine rend les deux poissons sympathiques, familiers, proches du lecteur en employant les pronoms possessifs ma commère (vers et son compère (vers 6). Les qualificatifs de commère et compère sont des qualificatifs familiers et profondément humains. [...]
[...] Il estime pouvoir agir et se comporter sans tenir compte des Dieux : J'ouvrirais pour si peu le bec ! Aux Dieux ne plaise (vers 22). - Le Héron fait preuve de sentiments et de comportements humains en dédaignant tous les mets qui lui sont présentés. A la première scène, le héron dédaigne sa première proie (la carpe et le brochet v 5 et 6). C'est la meilleure proie (on l'apprendra rétrospectivement) de toutes celles que l'oiseau va rejeter et qui auront de moins en moins de qualités. [...]
[...] Si l'animal réagit comme un homme, le but n'est pas d'assimiler l'animal à l'homme, mais de peindre l'homme sous le manteau de l'animal Conclusion Le Héron constitue la première partie d'une fable double le Héron et La Fille dont la structure pourrait nous rappeler une autre fable de notre corpus, la fable double détachée que compose La laitière et le pot au lait avec . Cette première fable animalière permet de comprendre la suivante plus facilement : la faute de la précieuse est de refuser de suivre la nature, de reconnaître le désir sexuel. La fable animalière est une manière plus délicate et plus gaie de formuler un reproche. [...]
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