Dans L'herbe du diable et la petite fumée, l'auteur Carlos Castaneda relate l'apprentissage initiatique qu'il a fait auprès d'un Indien Yaqui, le mystérieux don Juan. Cette initiation est celle à un statut particulier, à une connaissance particulière de la tradition Yaqui : celle de l'« homme du savoir ». Don Juan le concède, bien peu d'Indiens expriment le désir de s'initier à cette connaissance, qui est aussi appelée sorcellerie. Bien que l'auteur Castaneda soit souvent dérouté par la nature de l'enseignement de don Juan et par les exigences que cette connaissance implique, cet enseignement possède indubitablement une cohérence interne. Difficiles à saisir de l'extérieur, les concepts de cet enseignement (si toutefois on peut les appeler concepts) manifestent plus aisément leur cohérence dès lors que l'on tente de se placer à l'intérieur du système de pensée Yaqui. Ainsi à travers son processus initiatique, Castaneda apprend 1) ce qu'est un homme de savoir; 2) quels sont les quatre ennemis naturels de l'homme du savoir; 3) quels sont les alliés de l'homme du savoir et comment les manipuler. La méthode d'enseignement de don Juan constitue en elle-même un quatrième apprentissage, celui du 4) processus de transmission de la tradition Yaqui.
[...] L'herbe du diable et la petite fumée. Carlos Castaneda Dans L'herbe du diable et la petite fumée, l'auteur Carlos Castaneda relate l'apprentissage initiatique qu'il a fait auprès d'un Indien Yaqui, le mystérieux don Juan. Cette initiation est celle à un statut particulier, à une connaissance particulière de la tradition Yaqui : celle de l'« homme du savoir Don Juan le concède, bien peu d'Indiens expriment le désir de s'initier à cette connaissance[1], qui est aussi appelée sorcellerie. Bien que l'auteur Castaneda soit souvent dérouté par la nature de l'enseignement de don Juan et par les exigences que cette connaissance implique, cet enseignement possède indubitablement une cohérence interne. [...]
[...] C'est qu'on parvient à cette connaissance en surmontant les obstacles qui empêchent son acquisition, en vainquant les ennemis naturels Le premier de ces ennemis est la peur. Cette peur est celle d'un savoir toujours inattendu, imprévisible. C'est aussi la peur que la difficulté de chaque épreuve entraîne. Lorsque cette peur envahit l'homme, celui-ci devient comme un champ de bataille (p.86). La guerre évoquée par don Juan est donc avant tout intérieure, psychologique. La lutte contre la peur est difficile, longue et pernicieuse. Pour la vaincre, il faut la défier petit à petit. La peur ne disparaît pas, il faut continuer à lui faire face. [...]
[...] Cette limite de la volonté humaine doit aussi être reconnue et respectée. Dans la cueillette du peyotl, c'est Mescalito qui doit nous trouver et non le contraire (p.97). À cet égard, un Castaneda ignorant commet une profanation lorsqu'il pointe du doigt un cactus qu'il a aperçu. Celui qui montre une attitude respectueuse envers les alliés et le Mescalito, qui sait être fort et sincère, dont la vie est vécue de façon délibérée verra ses efforts récompensés. Avec lui, le Mescalito sera loyal, il ne changera plus (p.107.) Ce n'est également qu'avec une attitude respectueuse que l'on peut parvenir à maîtriser les altérations de la conscience provoquées par l'ingestion d'hallucinogènes. [...]
[...] Ces ennemis sont, dans l'ordre : la peur, la clarté d'esprit, la puissance et la vieillesse. Puisque le dernier ennemi est invincible, on ne peut être un homme de savoir de façon permanente : on ne l'est que pour un bref instant, lorsqu'on repousse cet ennemi. Afin de se rapprocher de cet état d'homme du savoir, don Juan enseigne la manipulation de puissances alliées qui résident dans des plantes hallucinogènes. Ces puissances, parce qu'elles sont sacrées, doivent être utilisées de façon méthodique, rituelle. [...]
[...] Ne laissez pas l'herbe du diable vous aveugler (p.166). En raison du danger impliqué par la manipulation de cette alliée, le rituel de préparation et d'ingestion de la plante Datura est observé minutieusement. Il en va différemment pour la petite fumée Contrairement à l'herbe du diable, la petite fumée est considérée comme un allié viril, doux, sûr et bénéfique. Cet allié ne montre pas les choses mais il montre comment dominer sa puissance (p.145). En ce sens, il aide celui qui veut devenir un homme de savoir à vaincre son troisième ennemi naturel. [...]
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