Les catégories dramatiques qualifient événements et situations qui créent l'historicité de l'existence. Mais pour percevoir le tragique ou le dramatique ou le comique de ce qui arrive, il faut que ce qui arrive soit tenu pour existant. Or, cela est l'affaire du jugement du spectateur pour lequel la présence de l'acteur sur scène signifie une existence réelle.
Les spectateurs ne sont pas simplement des témoins : sans eux, ce qui se passe sur la scène n'aurait point d'existence. Ex. : Hamlet meurt sur la scène parce que je veux bien croire qu'il meurt, comme il vit sur la scène parce que je veux bien croire qu'il vit.
Il y a là une exigence qui n'est pas seulement d'ordre commercial mais qui tient à l'essence même du théâtre : le public est une condition fondamentale du jeu, c'est lui qui consent à la métamorphose de l'acteur en personnage. Donc pas de jeu sans un public qui entre dans le jeu.
[...] Cela roule tout seul. C'est minutieux, bien huilé depuis toujours Dans la tragédie, certes, tout est décidé d'avance mais l'essence de la tragédie ne réside pas là. Plus loin, Anouilh dira dans la tragédie, on est tranquille Et puis surtout, c'est reposant, la tragédie Or, c'est tout le contraire. Ex : Œdipe n'est point tranquille après le parricide et l'inceste. La certitude de l'inévitable ne lui a pas ouvert les yeux. Le malheur reste tragique parce qu'il fait intervenir une divinité cruelle. [...]
[...] La puissance suggestive des images et le rythme de leur mouvement qui commande celui des paroles sauvent poétiquement la discontinuité des pensées jaillies d'une même obsession, effet plus difficile à obtenir avec la régularité du vers. - On appelle poésie tragique tout ce qui, dans le texte ou la représentation, évoque les présences transcendantes. Il y a vraiment union substantielle de la tragédie et de la poésie. Il faut une présence réelle dans une tragédie et cette présence ne peut être que poétique. Une tragédie sans poésie n'est plus une tragédie. [...]
[...] Il est si pleinement avare qu'il ne peut guère être autre chose. L'abstraction a définitivement coupé l'essence de l'existence pour assurer sa généralité et on ne retrouvera jamais une existence au bout d'une telle essence. L'abstraction par simplification et intensification est sans doute bien différente de l'abstraction par comparaison et généralisation. - Néanmoins, l'abstraction n'est pas celle de l'entendement qui élabore des catégories universelles, c'est celle de la passion simplifiant et grossissant ce qui est essentiel de son point de vue. [...]
[...] De l'existence Le rôle du public dans la salle - Les catégories dramatiques qualifient événements et situations qui créent l'historicité de l'existence. Mais pour percevoir le tragique ou le dramatique ou le comique de ce qui arrive, il faut que ce qui arrive soit tenu pour existant. Or, cela est l'affaire du jugement du spectateur pour lequel la présence de l'acteur sur scène signifie une existence réelle. Les spectateurs ne sont pas simplement des témoins : sans eux, ce qui se passe sur la scène n'aurait point d'existence. [...]
[...] Chapitre 3 : Le Comique I. Condition du comique Le comique suppose mon intérêt personnel hors du jeu - La condition du comique sera : que je ne sois pas engagé dans l'aventure qui me fait rire que soit coupé le courant créé par la sympathie. L'atmosphère comique naît dès que je ne me sens plus en jeu : je ne suis intéressé à ce qui arrive ni personnellement, ni par personnage interposé. La personne n'est jamais comique. - De fait, la distraction, c'est la personnalité qui fuit le réel ; la grimace, c'est la personnalité qui fuit le visage ; le quiproquo, c'est la personnalité qui s'efface derrière l'intrigue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture