Si Hamlet porte le nom de tragédie, il n'est pas étonnant d'être face à un héros accablant. En effet, dans une telle tragédie, encadrée par la mort – les scènes d'ouverture et de fermeture de la tragédie relatent en effet du thème de la mort – perçoit-on d'emblée le caractère tragique. Hamlet a perdu son père, assassiné par son propre frère qui par ailleurs se rue sur le trône d'une part et sur Gertrude d'autre part, mais il est également victime des trahisons de sa mère, d'Ophélie ainsi que de ses amis Rosencrantz et Guilenstern. Tous les éléments sont donc en place pour faire d'Hamlet un personnage profondément tragique et qui fera alors à de nombreuses reprises appel à la compassion du lecteur. Ainsi Hamlet semble-t-il d'emblée plus en proie à l'inaction qu'à l'action.
Hamlet, à l'inverse de Macbeth, Othello ou encore Brutus dont les actions sont rendues possibles par la pensée, est un personnage qui, par sa pensée et sa réflexion, est empêché d'agir. Ce qui fait alors de lui un personnage clairement tragique.
[...] C'est la merveille du monde ! L'animal idéal ! Et pourtant qu'est-ce à mes yeux cette quintessence de poussière ? L'homme n'a pas de charme pour moi Et ce drame se déroule avant tout en le plus profond intérieur d'Hamlet. Il est hanté par un interminable questionnement, qu'aucune action n'en pourra résoudre. Hamlet pourrait donc même apparaître comme un être profondément instable et qui alors malgré ses désirs d'agir, sera toujours resitué au plan de celui qui subit l'action Une machine infernale qui conduit Hamlet à sa mort Ainsi, Hamlet sera-t-il enfin confronté à sa propre mort. [...]
[...] Mais peut-on néanmoins voir Hamlet comme un homme d'action ? 1. Une ambition clairement exposée Néanmoins, dès l'acte I scène Hamlet révèle à son défunt père son grand désir de vengeance. Lorsque ce dernier s'apprête à lui exposer la cause de son décès, Hamlet affirme Fais-les moi vite connaître, pour qu'avec des ailes rapides comme l'idée ou les pensées d'amour, je vole à la vengeance. Ainsi le lecteur est-il amené à penser dès le début de la tragédie qu'Hamlet est un homme d'action, ambitieux et déterminé. [...]
[...] Car le meurtre, bien qu'il n'ait pas de langue, trouve pour parler une voix miraculeuse. Je ferai jouer par ces comédiens quelque chose qui ressemble au meurtre de mon père devant mon oncle. J'observerai ses traits, je le sonderai jusqu'au vif : pour peu qu'il se trouble, je sais ce que j'ai à faire Ainsi aperçoit-on alors un personnage malin et intelligent qui semble guidé par un but et donc bien déterminé Une action bien souvent dictée par le cours des événements Plusieurs intrigues, dans la tragédie de Shakespeare, évoluent indépendamment. [...]
[...] Il se compare à Fortinbras qui décide de conquérir la Pologne sans aucune raison ; il tue sans motif alors qu'Hamlet, motivé pourtant par la volonté de son père ne passe toujours pas à l'acte de vengeance. Ainsi, cette réflexion va pousser Hamlet à agir. D'autre part, il est clair que sa relation avec Ophélie n'est pas sans lien avec les décisions que prennent les personnages. Hamlet se sert d'Ophélie pour simuler la folie et entretenir le doute chez son père et Polonius. [...]
[...] Les victimes et les acteurs des pièges se confondent. Les rôles sont successivement échangés et les moyens varient : Il y a d'abord l'empoisonnement du père d'Hamlet par Claudius, puis la simulation de la folie par Hamlet, la pièce de théâtre organisée par Hamlet pour piéger son oncle, ensuite Hamlet se fait espionné par Polonius et Claudius avec la complicité d'Ophélia, puis le roi envoie Hamlet en Angleterre pour le faire exécuter, mais Hamlet déjoue le piège de Claudius. Enfin alors que Claudius avait tout préparé pour qu'Hamlet meure, il se retrouve lui-même pris à son propre piège, car il meurt sous le coup de l'épée empoisonnée. [...]
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