Le récit débute puis se termine avec le personnage de Charles. L'incipit relate l'enfance de Charles et dépeint son caractère. En peignant Charles, Flaubert peint aussi l'élément essentiel du malheur qui attend Emma : la médiocrité de son futur mari. Le romancier insiste sur la faiblesse et l'intelligence limitée de Charles, pour ancrer par avance la déception d'Emma dans une réalité bien connue du lecteur : l'insuffisance de Charles aux yeux de celle qui sera Madame Bovary.
[...] L'abondance des descriptions ne répond donc pas seulement chez lui, comme chez Balzac par exemple, à des nécessité d'ordre dramatique, mais d'abord à ce qu'il nomme lui-même l'amour de la contemplation On trouve bien dans son oeuvre quelques tableaux descriptifs, comme celui d'Yonville au début de la deuxième partie de Madame Bovary, dont la présence est justifiée par le besoin de donner à l'action et aux sentiments une sorte de cadre explicatif [ . Mais plus souvent la description se développe pour elle-même, aux dépens de l'action qu'elle éclaire bien moins qu'elle ne cherche, dirait-on, à la suspendre et à l'éloigner.[ . ] Cet effet d'immobilisation est peut-être plus sensible dans une oeuvre comme Bovary, où une tension dramatique pourtant très puissante est sans cesse contrariée par des points d'orgue descriptifs d'une admirable gratuité. Gérard Genette, Silences de Flaubert in Figures I. [...]
[...] Emma incarne à sa façon ce mal de siècle En ce sens, le bovarysme naît du romantisme, qui s'est constamment plu à souligner la contradiction vécue du rêve et de la réalité. Satire ou nostalgie? En faisant d'Emma une victime romantique, Flaubert dénonce en même temps la grisaille et les souillures mêmes du monde moderne. Emma a tort de choisir ses rêves contre la réalité. Mais n'est ce pas dire que la réalité est laide ? La satire flaubertienne du romantisme débouche sur un paradoxe : elle semble regretter ce qu'elle condamne et qu'elle tourne en ridicule. V. Influence de l'oeuvre Un roman réaliste ? [...]
[...] - chap 4 : moment fort ; les noces de Charles et d'Emma. - chap 5 : rythme étale et répétitif ; la vie conjugale. - chap 8 : moment exceptionnel ; le bal à la Vaubyessard. - chap 9 : retour à la vie répétitive ; ennui d'Emma. Dans la deuxième partie, le chap qui raconte la scène unique à tous les égards de l'amour en forêt avec Rodolphe, est suivi par la description des plates routiens de l'adultère (chap 10). [...]
[...] Madame Bovary I. Le récit L'incipit Le récit débute puis se termine avec le personnage de Charles. L'incipit relate l'enfance de Charles et dépeint son caractère. En peignant Charles, Flaubert peint aussi l'élément essentiel du malheur qui attend Emma : la médiocrité de son futur mari. Le romancier insiste sur la faiblesse et l'intelligence limitée de Charles, pour ancrer par avance la déception d'Emma dans une réalité bien connue du lecteur : l'insuffisance de Charles aux yeux de celle qui sera Madame Bovary. [...]
[...] Première partie Ici,le génie de Flaubert consiste à lier et à opposer le destin respectif des époux Bovary. La vie conjugale, qui est le comble du bonheur pour Charles, coïncide précisément avec le début des désillusions d'Emma et l'attente vague d'autre chose (chap 5). Dans la vie d'Emma, l'apothéose va être représentée alors par l'épisode du bal à la Vaubyessard (chap 8). Nous sommes au sommet de la courbe : rêve et réalité se confondent pour Emma. La phase descendante et déceptive est marquée par le chap 9 où, de retour dans le quotidien de son ménage, Emma connaît un ennui plus profond et même des troubles nerveux. [...]
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