Gustave Flaubert, Madame Bovary, fin du romantisme, société française, industrie naissante
A la fin de la première moitié du XIXème siècle, Gustave Flaubert marque dans un livre bilan la fin du romantisme. Ce roman, Madame Bovary publié en 1857, fait la démonstration implacable de l'inadaptation d'une âme romantique à la société française des années 1840. Le désir d'absolu du personnage se heurte en effet aux réalités mornes et mesquines d'un bourg normand avec son industrie naissante.
Pour cela nous verrons qu'Emma est une femme exaltée, pour enfin étudier la platitude du réel.
[...] Flaubert fait la peinture d'une âme tourmentée : insaisissable malaise (l.18-19). Flaubert se met à distance de son héroïne pour mieux critiquer ce romantisme exacerbé. Les excès du lyrisme, les clichés font naître le soupçon et trahissent la distanciation du narrateur par rapport à son sujet. En associant tout les sens, l'auteur accentue le côté rêveur d'Emma par l'abondance de sons et de couleurs qui donne l'impression au lecteur de lui aussi sentir et voir tout cela : soie bleue [ ] bruit sourd de la cascade [ ] le parfum des citronniers (l.5,7 et 8). [...]
[...] Les rêves d'Emma sont des promesses de bonheur. Dans une seconde partie nous allons aborder la platitude du réel, ce réel qui est devenu insupportable à Emma. C'est l'absence de qualités du mari qui engendre le monologue intérieur. Pourtant Charles admire son épouse : Quant au piano, plus les doigts y courraient vite, plus il s'émerveillait (l.53-54) mais cette admiration confine chez le mari de l'idiotie voir de la vanité étriquée : Charles finissait par s'estimer d'avantage de ce qu'il possédait une pareille femme. [...]
[...] Flaubert parle aux lectrices : vous (l.45), il suggère une réflexion sur l'utilité du mari. Le propre du bovarysme est l'insatisfaction. Cet état revient souvent, Emma s'interroge, il s'agit du caractère changeant qui est ici évoqué, Emma n'est jamais satisfaite : Peut-être aurait-elle souhaité faire à quelqu'un la confidence de toutes ces choses. Mais comment dire un insaisissable malaise, qui change d'aspect comme les nuées, qui tourbillonne comme le vent (l.17-21). Dès le début du texte certains indices mettent en évidence le fait que la réalité est décevante. [...]
[...] Le narrateur porte un regard critique et ironique sur Charles Bovary, ce personnage apparaissant dès le début du roman comme la symbole de la bêtise humaine et étant ridiculisé par sa description physique et mentale, puis par son comportement et ses réactions. Tout au long de l'extrait, le personnage de Charles est rabaissé et humilié. En cela cet incipit ne présente pas son héroïne mais son futur mari, il annonce le façon dont se comportera et sera traité Charles tout au long de sa vie et tout au long du roman. [...]
[...] L'ennuie d'Emma contraste avec le bonheur de Charles. Le bonheur pour Emma doit être complexe, doit briller alors que pour Charles, il est simple. Charles revêt une dimension pathétique : Boulettes de mie de pain (l.53). Ce texte est typiquement représentatif du Bovarysme, c'est-à-dire un état d'insatisfaction sur le plan affectif et social, qui touche généralement des personnes fragiles se traduisant par des ambitions vaines, démesurées et une fuite dans l'imaginaire, le romanesque. Le fait qu'Emma ait beaucoup lu dans sa jeunesse, surtout des œuvres romantiques fait qu'elle essaie de devenir une de ces héroïnes. [...]
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